C’est une véritable bataille en coulisses que se livrent les différents intervenants autour du fiasco des droits TV en France.
La faillite de Médiapro a obligé la LFP à agir en urgence en remettant en vente les lots récupérés par le groupe sino-espagnol il y a deux ans, et qu’elle n’aura su exploiter que quelques mois. Désormais, Canal+ est en position de force, voire de monopole, et entend bien en profiter pour obtenir des avantages de premier plan. Vincent Bolloré, président de Vivendi, qui chapeaute Canal+, demande ainsi depuis des mois l’aide de l’état, notamment dans la baise de la TVA pour les abonnements, et des coups de pouce pour mieux lutter, au niveau du cinéma et des séries, contre les nouveaux géants de ce monde comme Amazon et Netflix. De son côté, Emmanuel Macron, qui n’entretient pas de relations particulièrement cordiales avec Vincent Bolloré, notamment en raison du durcissement des positions à son encontre de sa chaine d’information CNews, ne lui fera aucun cadeau.
Canal+ en a pris acte, et assure dans des apartés à L’Equipe que cela ne change en rien la position éventuelle du groupe sur les droits TV. C’est à vérifier ce lundi, quand le jour de l’appel d’offres partiel demandé par la LFP, Canal+ devra remettre ses propositions financières sur les lots remis en vente. Du côté des clubs, on tremble en tout cas clairement en imaginant un prix de réserve non atteint. Cela voudrait dire un nouvel appel d’offres revu à la baisse, du temps de perdu pour le futur contrat, et même une éventuelle négociation de gré à gré que Canal+ a déjà contesté devant les tribunaux par anticipation. Un sacré mic-mac qui n’est pas du tout certain de s’arrêter le 1er février prochain.