Un peu contre toute attente, Mediapro avait raflé 80 % de la Ligue 1 et de la Ligue 2 lors du dernier appel d’offres des Droits TV organisé par la LFP en 2018.
Deux ans plus tard, et alors que la chaîne Téléfoot n’émet que depuis trois mois, le groupe sino-espagnol ne veut déjà plus de son cadeau. Avec un fardeau annuel de plus de 800 millions d’euros sur le dos, Mediapro a décidé de faire faux bond au foot français. D’abord en refusant de payer le versement d'octobre, puis en cherchant à renégocier à la baisse son contrat avec la LFP. Actuellement protégé par le tribunal de commerce de Nanterre, la société de Jaume Roures cherche à convaincre tout le monde du bien-fondé de sa demande. Une réponse sera rendue en décembre par le conciliateur Marc Sénéchal. Cette crise semblait en tout cas impensable en 2019 chez Mediapro…
Car même s’il s’est vu refuser les Droits TV de la Serie A en 2018, le diffuseur sortait d’une belle année. Puisque selon El Pais, Mediapro a enregistré une hausse de 45 % de ses bénéfices en 2019. Une belle augmentation due en partie au nouveau contrat de commercialisation des droits de la Liga à l'étranger et en Espagne, estimé à 4,48 milliards sur cinq ans. C’est donc à cause de la crise du Covid-19 que Mediapro s’est effondré. En proie à de grosses difficultés financières, la société Joye Media SL, qui gère Mediapro via le fonds chinois Orient Hontai Capital, est passée d’un niveau « B3 » à « Caa1 » dans la classification de l'agence de notation Moody's. Autant dire que Mediapro n’est plus du tout fiable d’un point de vue financier. Ce qui n’est pas vraiment bon signe pour le football français et sa L1...