Cela commence à devenir une mauvaise habitude en Ligue 1. En six journées, deux matchs ont déjà été interrompus en raison d’un envahissement de terrain. Et les faibles sanctions ne freinent personne.
Lors du récent Nice-OM, la rencontre n’avait pas pu reprendre et le match a été donné à rejouer. Ce samedi, le match entre Lens et Lille a été interrompu pendant plus de 30 minutes, mais les forces de l’ordre ont pu reprendre la maitrise des événements, et permettre au jeu de continuer. Malgré cela, les images sont dérangeantes et provoquent de nombreux coups de gueule. Pour beaucoup, le problème est général et doit être attaqué de front, chez les supporters, comme les clubs qui les protègent souvent, et les instances qui ne frappent jamais bien fort.
Ça va mal finir
« Trop de complaisance depuis trop longtemps de la part des clubs, des responsables du foot français et des médias. Avec les images c’est quand même facile d’identifier ces connards et de les interdire de stade à vie!!! » a ainsi balancé le journaliste de RMC Frederic Hermel, pour qui tout le monde est à blâmer. Surtout que, si ces événements continuent de se produire, cela finira mal un jour. C’est ce sur quoi alerte Sébastien Tarrago, journaliste à L’Equipe, et pour qui la fermeté venue d’Angleterre doit inspirer en France avant qu’il ne soit trop tard. « Le jour où il y aura un drame, un vrai, le législateur en portera la responsabilité. Faut-il attendre une catastrophe, comme en Angleterre, pour prendre des décisions fortes et responsabiliser individuellement les "supporters", comme en Angleterre ? », a dénoncé Sébastien Tarrago, qui sait que les mentalités ont changé en Angleterre depuis les années 1980-90. Les tragiques évènements du passé et le comportement des hooligans ayant amené les propriétaires à chasser leurs supporters les plus virulents, y compris en augmentant drastiquement le prix des places populaires. Au détriment de l’ambiance, mais pour la sécurité.
🗣️💬 "Si Nice avait été sanctionné d'une défaite face à l'OM, tu penses que les supporters seraient rentrés sur la pelouse ?"
— After Foot RMC (@AfterRMC) September 18, 2021
Kévin Diaz, pense que la sanction infligée à Nice n'était pas assez exemplaire pour éviter les débordements à Lens #rmclive pic.twitter.com/9gw8Bolz4I
En France, on est encore bien loin de ces directives, surtout que la LFP ne sanctionne pas les clubs de manière exemplaire. Les joueurs de l’OM se sont faits frapper à Nice, et le club azuréen a eu droit à du huis clos et un point de pénalité. Autant dire que Lens ne risque pas grand chose malgré les défaillances de sa sécurité et l’absence de condamnation officielle. Sur son site officiel, le RC Lens ne lâche pas un mot sur les incidents de la mi-temps, et fait aussi disparaitre la suspension du match pendant plus de 30 minutes dans son compte-rendu de la rencontre, long de pourtant plus de 600 mots.
Incident et envahissement de pelouse en cours au Stade Bollaert, des incidents entre supporters lillois et lensois. #RCLLOSC pic.twitter.com/b5NJ3McWQA
— Remy Buisine (@RemyBuisine) September 18, 2021
Pas de condamnation, pas de remise en cause, des supporters qui dictent leur loi dans les clubs, et une LFP qui se trouve coincée, voilà qui ne va pas faire changer les choses. C’est ce que résume Vincent Duluc. Le journaliste de L’Equipe souligne que, après les sanctions bien molles pour Nice-OM, Lens ne risque pas grand-chose. « La commission de discipline de la LFP va être prisonnière de la jurisprudence molle de ses décisions sans courage après Nice-OM. Pas de joueurs touchés ou menacés à Lens, un match qui finit sans problème, les sanctions seront forcément inférieures. Et rien ne va changer », a déploré Vincent Duluc, pour qui la saison du retour des supporters sur les terrains part tout de même sous de mauvais auspices.