Accusés d’avoir tenu des propos racistes et homophobes lors du Classique, le Parisien Neymar et le Marseillais Alvaro Gonzalez vont connaître la décision de la commission de discipline ce mercredi. En fonction du verdict, d’autres sanctions pourraient venir par la suite.
Plus de deux semaines après le Classique, Neymar et Alvaro Gonzalez seront enfin fixés. C’est effectivement ce mercredi que la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel va se prononcer sur les affaires impliquant les deux joueurs. Pour rappel, l’attaquant du Paris Saint-Germain accuse son adversaire de racisme, tandis que le défenseur central de l’Olympique de Marseille dénonce des propos homophobes du Brésilien. Lequel aurait également été raciste en s'adressant au Japonais Hiroki Sakai. Des cas qui pourraient dépasser le cadre sportif. Enfin, à supposer que les acteurs portent plainte. Un scénario auquel l’avocate Tatiana Vassine ne croit pas.
« En théorie, les deux volets – droit sportif et droit commun – peuvent parfaitement s’articuler. Mais dans ce type de dossier, on va rarement devant les tribunaux, a confié la spécialiste en droit du sport, dans des propos relayés par Ouest-France. La justice sportive suffit généralement à satisfaire les différents protagonistes. Les tribunaux sont rarement saisis de ce type de dossiers et c’est vrai que lorsqu’ils le sont, c’est le plus souvent pour des infractions de type violences physiques ou par l’action d’associations de défense des droits (lutte contre le racisme, l’homophobie). La saisine des tribunaux pourrait pourtant permettre de réguler ce type d’infractions sur les terrains. »
Sans doute aucun licenciement
Si la commission de discipline jugeait les preuves accablantes, les deux joueurs seraient sanctionnés par la Ligue, et sans doute par leurs clubs respectifs. « Quand ils considèrent que les joueurs ont commis un manquement, les clubs disposent d’un pouvoir de sanction, a rappelé Tatiana Vassine. Il y a aussi la mécanique des primes d’éthique de plus en plus mise en place : le versement de ces primes dépend du respect par le joueur d’un certain nombre de critères (d’ordre notamment comportemental). » Les dirigeants s’attaqueraient effectivement au porte-monnaie, et non pas au contrat de leur joueur éventuellement reconnu coupable, les enjeux étant beaucoup trop importants.
« Les joueurs évoluent dans le cadre de CDD, qui ne peuvent être rompus que si la faute reprochée est une faute grave. En matière sportive, même si ce type d’injures est assez fréquent, il est rare que les contrats soient rompus pour de tels motifs. Cela s’explique par l’enjeu économique associé aux contrats des joueurs, a expliqué l’avocate. Rompre le contrat d’un joueur c’est pour le club se priver d’une partie de son actif alors que son objectif est de capitaliser dessus et – dans la plupart des cas – de monnayer le départ de son joueur contre une indemnité de transfert. Cela explique que, lorsque des sanctions sont prononcées, ce sont plutôt des sanctions ne remettant pas en cause le contrat comme des avertissements. » De son côté, Alvaro s’était dit prêt à quitter l’OM si nécessaire.