La commission de discipline s’est longuement penchée sur les accusations de racisme portées par Neymar à l’encontre d’Alvaro, mais n’a rien pu prouver.
Les témoignages, vidéos de tous les angles et lectures labiales, n’ont pas permis de déterminer clairement les infractions supposées, et la LFP n’a pas eu d’autres choix que de ne délivrer aucune sanction dans cette affaire largement entretenue sur les réseaux sociaux et même par les médias étrangers, qui ont ramené leur lot de révélations surprenantes. Cela a même lancé sur la place publique un débat sur le racisme dans le football, alors que les instances sont souvent accusées de belles paroles rarement suivies d’actes. Mais pour Dominique Sopo, président de SOS Racisme, il est impossible de crier au scandale dans cette affaire si aucune preuve n’existe réellement.
« Pour infliger des sanctions, il faut des preuves suffisantes. Il a été estimé qu'elles ne l'étaient pas. Dont acte. Après on peut se demander si la réaction de Neymar lors du match ne venait pas crédibiliser le fait qu'il ait été traité avec des vocables racistes. On peut surtout se poser des questions sur le déni de Noël Le Graët et se demander si ses propos ne sont pas de nature à faire pencher le verdict du côté d'une absence de sanction. Non, on est très loin de la mascarade. Quand Neymar dit en direct qu'il est victime de propos racistes, il n'est pas en train de mentir. Pourquoi aurait-il sorti ce genre de choses? Ce que demande Neymar, c'est que l'arbitre dise à Alvaro de se taire. On n'est pas sur un joueur qui cherche à avoir un pénalty alors qu'il n'est pas touché. Il savait qu'il ne pouvait pas y avoir de sanction immédiate », a souligné dans Le Parisien le dirigeant de l’association anti-raciste, pour qui cette affaire très médiatisée ne doit pas occulter des choses plus graves, comme à ses yeux les propos de Noël Le Graët, pour qui le racisme n’existait quasiment pas dans le football.