Lorsqu'une équipe est reléguée, la faute en incombe de façon presque systématique aux joueurs. Et si ce n'était pas toujours le cas ?
Relégués en Ligue 2, Nantes, Caen et Le Havre ont comme point commun une gestion présidentielle pour le moins imprécise. Du côté de Nantes, on est là dans le cas d’un président homme d’affaires qui pense qu’un club de football se gère comme une entreprise, quitte à fouler du pied l’histoire. En tentant de balayer ce qui avait fait la légende des Canaris, Waldemar Kita a réussi le challenge de se rater totalement dans sa gestion du club et de se mettre à dos une majorité de supporters. Et même si depuis quelques jours, le président nantais bat sa coulpe sur le thème du « C’est ma faute, ma très grande faute », reste que désormais le FCN est en Ligue 2, a du mal à convaincre un entraîneur de venir se jeter dans la gueule du lion et va traîner longtemps les séquelles des événements vécus durant la saison.
Un peu plus au Nord, du côté de D’Ornano, on a cette fois eu le cas du président bon copain. Au nom de la sacro-sainte amitié qui le lie à Franck Dumas, Jean-François Fortin a confié dès le mois de janvier, alors que Malherbe ne semblait pas en danger, qu’il garderait sa confiance en son entraîneur «quoi qu’il arrive.» Et évidemment, le pire est arrivé sans que rien ne se passe, le président normand ne revenant pas sur sa parole. Plus fort encore, histoire de verrouiller la communication du club, le patron de Caen a interdit à ses joueurs de parler à la presse, sauf pour le capitaine, Nicolas Seube et évidemment Franck Dumas. Une décision aussi ridicule qu’inefficace, puisque les échos ont rapidement confirmé ce que tout le monde pressentait, à savoir une rupture au sein du vestiaire caennais. La descente était à peine entérinée, que Jean-François Fortin, droit dans ses bottes, annonçait que la saison prochaine, Caen allait repartir au combat en Ligue 2 avec Franck Dumas. CQFD.
Non loin de là, Le Havre a également vécu quelques soubresauts présidentiels. Même si on ne peut pas oublier l’épisode tragi-comique de la tentative avortée de prise de pouvoir par Vikash Dhorasoo, Jean-Pierre Louvel n’aura pas non plus fait une saison faramineuse. En décidant de mettre sur la touche en décembre Jean-Marc Nobilo, le coach qui avait fait monter le HAC, tout en lui confiant un rôle important dans le staff, le président havrais savonnait un peu la planche du successeur, Frédéric Hantz. Et là encore, niveau communication on a frôlé le zéro. Quelques minutes après le dernier match de la saison, Jean-Pierre Louvel était affirmatif devant la presse, l’avenir du Havre allait se conjuguer sans Frédéric Hantz. Trois jours plus tard, le club précisait dans un communiqué que rien n’avait été décidé concernant la situation du coach normand.
Trois présidents aux méthodes différentes, mais trois échecs. A croire que la gestion d'un club de foot pro est un métier...