Emmanuel Macron a prévenu les clubs de Ligue 1 qu'il ne voulait pas intervenir directement dans le dossier Mediapro-Téléfoot. Dès janvier, des clubs risquent de s'écrouler financièrement.
L’état a décidé d’aider le sport français avec une enveloppe de 400ME (contre 2 milliards pour la culture mais c’est un autre débat), et cela va contribuer à sauver certaines disciplines. Mais du côté du football professionnel, on espérait secrètement que lors de la rencontre avec le Président de la République programmée mardi, ce dernier allait éventuellement faire savoir qu’il voulait intervenir directement dans le clash total entre Mediapro et la Ligue de Football Professionnel. Cela n’a pas été le cas, et désormais on commence à suer à grosses gouttes du côté des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2. Présent dans la délégation qui a discuté avec Emmanuel Macron, Jean-Pierre Caillot est très préoccupé, car si l’absence de paiement de l’échéance de décembre par Mediapro se confirme, et même si elle sera compensée par un deuxième prêt déniché par la LFP, dès janvier les comptes seront dans le rouge vif.
Répondant à L’Equipe, le président du Stade de Reims ne cache plus sa grosse crainte de voir tout s’écrouler. « Il faut être clair. A partir du 1er janvier, il n’y aura plus de rentrée financière pour les clubs liée aux droits télé. Ceux qui seront honorés par les autres diffuseurs (Canal + et Free) serviront à rembourser le prêt contracté pour couvrir les échéances de Mediapro. Soit Mediapro revient à la raison, mais sincèrement je n’y crois pas beaucoup, soit il faut que le conciliateur nous trouve une solution et qu’un diffuseur accepte de rémunérer nos droits télé. La situation est très grave. Le diffuseur ne paie pas, mais il est protégé par le tribunal de commerce et on ne peut même pas récupérer nos droits. C’est la deuxième lame (...) Le président a entendu mon appel, mais m’a fait comprendre que ce n’était pas lui qui allait régler le problème. On sait qu’il a quand même beaucoup de pouvoir », explique Jean-Pierre Caillot, qui veut garder espoir. Avec l’annonce de la réouverture des tribunes, dans une capacité réduite quand même, c’est un premier tout petit coin de ciel bleu, mais les nuages sont très noirs sur le football français.