Le président de la DNCG l'avoue, dans un entretien accordé à L'Equipe, si les clubs de Ligue 1 ne changent pas rapidement et radicalement dans leur stratégie, ils courent à la faillite.
C’est probablement l’homme le plus redouté par les dirigeants des équipes de Ligue 1, même s’il a largement contribué à obtenir les aides apportés par l’Etat au football professionnel en ces temps de crise, Jean-Marc Mickeler est le patron de la Direction Nationale du Contrôle de Gestion. Et dans le cadre de cette fonction, il a eu accès aux comptes de la totalité des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, et il connaît mieux que quiconque la situation exacte du foot tricolore. Si l’on en croit ses propos dans le quotidien sportif, l’avenir n’est pas réjouissant pour le football professionnel dans notre pays. Même si aucun club n’a été durement sanctionné cette année, la saison prochaine pourrait être un brutal retour sur terre si les dirigeants ne comprennent pas qu’ils ne peuvent plus fonctionner comme avant.
Chiffrant à 1,4 milliard d’euros les pertes d’exploitation des clubs de Ligue 1 avant les transferts, le patron de la DNCG rappelle qu’avec la LFP, ils ont sollicité l’Etat afin que les clubs profitent de toutes les aides financières possibles. Mais désormais des réformes urgentes doivent faites, car les dérives de ces dernières années sont désormais impossibles à assumer. « Des mesures doivent être prises sans délai. Les clubs doivent réduire leur masse salariale. Il faut limiter à 25 le nombre de joueurs sous contrat, hors ceux formés au club. Aujourd'hui, en moyenne, on est à 37 joueurs par club en L1. Sept clubs ont plus de 40 joueurs sous contrat ! Cela n'a pas de sens. Il faut aussi réglementer l'usage des prêts afin d'éviter les mesures de contournement. Le troisième élément est le salary-cap (...) Ce salary-cap doit s'accompagner de mesures contraignantes. Si tu ne le respectes pas, tu es interdit de recruter pour la saison suivante (...) À cause de leur masse salariale démesurée, les clubs français se mettent dans l'obligation de vendre chaque année leurs meilleurs joueurs. Je n'arrive pas à comprendre qu'un modèle, qui, de manière structurelle, amène à céder les meilleurs éléments, améliore ton produit... Pour moi, un Championnat compétitif n'a pas besoin de vendre », constate Jean-Marc Mickeler, qui estime que sans ces changements le crash risque d’être brutal dans un an et probablement plus violent que les clubs le pensent.