Le patron du LOSC a proposé aux clubs de Ligue 1 de contracter un crédit pour les aider en ces heures de crise. Mais une majorité voit un gros piège financier se profiler.
Ce n’est pas un secret, le refus par Canal+ et BeInSports de payer l’échéance d’avril des droits, et la menace qu’il en soit de même en juin prochain ont mis les clubs de Ligue 1 en panique. Sans la manne financière des droits TV, les équipes sont exsangue, et seules les mieux armés, et les moins endettés, vont s’en sortir. Pour éviter ce crash historique, Gérard Lopez est sorti du bois afin de proposer à la Ligue de Football Professionnel d’obtenir l’ouverture d’une ligne de crédit auprès d’un fonds de pension, à priori américain mais souvent basé sur des investisseurs chinois, afin d’aider tout le monde. Une idée qui, selon Libération, n’a pas du tout fait l’unanimité, doux euphémisme, au sein de la LFP. Et ce ne sont pas les révélations du Financial Times qui vont pousser dans le sens du président du LOSC. Car le média spécialisé explique que Gérard Lopez a obtenu pour Lille un même prêt auprès du célèbre fonds de pension Elliott, propriétaire notamment de l’AC Milan, pour un montant de 140ME avec un taux d’intérêt colossal proche de 20%. De quoi faire craindre que ce même fond prenne possession du LOSC en cas de défaillance financière.
Pour Grégory Schneider, il est évident que l’éventualité d’un prêt auprès de ce genre de fonds de pension pour la Ligue 1 serait un risque XXL que les dirigeants français doivent impérativement refuser. « Flotte dans l’air l’idée d’un coup de grâce, la crise du coronavirus révélant à (très) court terme l’impéritie de nombreux dirigeants, à commencer par ceux qui ont dépensé par avance le 1,2 milliard d’euros de droits télés annuels à venir – du moins avant que la crise frappe. Vendredi matin, lors du bureau de la Ligue pro, le président de la FFF Noël Le Graët s’est élevé contre les « acrobates du financement», histoire aussi de contrer médiatiquement un Lopez qui déroule depuis quelques jours. C’est son heure, ou plutôt celle de ceux qu’il représente. Le foot français est à cœur ouvert », constate le journaliste de Libération. Tout cela n’est évidemment pas réjouissant, et les prochaines semaines risquent d'être dures pour les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, des rumeurs alarmantes faisant déjà craindre le pire pour quelques-unes. Mais entre cela et se lancer dans un crédit à hauts risques, certains dirigeants vont devoir rapidement choisir.