La décision du gouvernement d’annuler la saison de football en France va peser très lourd et pendant très longtemps sur les clubs de Ligue 1.
Le syndicat Première Ligue a sollicité l’aide du cabinet d’audit Ernst and Young pour réaliser une étude sur les pertes économiques liées au Covid-19, et les résultats sont forcément effrayants. Zéro économie sur salaire, arrêt des droits TV, aucune billetterie, sponsoring en baisse pendant que les dépenses se poursuivent, les clubs de Ligue 1 vont perdre plus de 600 ME de revenus lors de cette saison 2019-2020. Pour l’ensemble des métiers de la filière football, la perte du chiffre d’affaires se monte à 1,2 milliard d’euros. C’est comme si, en quelques mois d’arrêt complet, le monde du football français avait perdu l’équivalent de quatre ans de fonctionnement. Avec la limitation des jauges de spectateurs et les mesures restrictives, les pertes vont continuer à augmenter dans la saison à venir, qui devrait voir les clubs de Ligue 1 perdre entre 650 et 950 ME, et une perte de 4 à 8.000 emplois dans ce secteur d’activité. Le syndicat Première Ligue demande ainsi des mesures exceptionnelle pour freiner cette chute, comme l’exonération des charges patronales entre juillet et décembre 2020, pour faire gagner 150 ME, ou le retour du droit à l’image comme moyen de paiement d’une partie des salaires des joueurs.
Des demandes qui font doucement rigoler Pierre Ménès, pour qui il aurait été plus inspiré de regarder ce qui s’est fait ailleurs en Europe, et d’éviter de tout annuler de manière précipitée dès le mois d’avril. Même s’il est facile de parler après, cette décision reste en travers de la gorge de beaucoup de gens, et démontre de l’amateurisme des représentants du football… professionnel. « Fallait y penser avant de baisser son froc et de tous penser qu’à leur gueule. Tous les autres grands championnats se terminent sans le moindre problème. On est lamentables », a résumé le consultant de Canal+, pour qui les dirigeants comme les politiques sont à mettre dans le même panier dans cette décision qui fait reculer encore plus le football français sur l’échiquier européen.