Les clubs de Ligue 1 avaient déjà budgété l'apport du contrat Mediapro. Face au fiasco de Téléfoot, le mercato 2021 risque de tourner à la braderie géante.
Il y a un an, le football français se frottait les mains, la perspective d’en finir avec le contrat des droits TV de Canal+ et BeInSports et de rejoindre Mediapro étant un motif d’enthousiasme général. Et même l’impact énorme de la crise du covid n’avait presque pas ébranlé les clubs de Ligue 1, certains étant même prêts à faire diffuser la fin du Championnat 2019-2020 par Mediapro comme Jaume Roures l’avait proposé non sans un certain culot. Sur le plan budgétaire, la Ligue 1 avait donc anticipé cet apport d’argent, sans même attendre la première échéance. Et même si au cœur de l’été les premières rumeurs sur un possible problème avec Téléfoot sont sorties, il a fallu attendre début octobre et le refus de Mediapro de régler 172ME pour que cela tourne à la panique générale.
On connaît la suite, et ce week-end, c’est une chaîne dont la fin est déjà annoncée, Téléfoot, qui diffuse les matchs de Ligue 1 sans avoir promis autre chose que verser 100ME sur plus de 300ME réellement dus. Pour Christophe Lepetit, économiste du Centre de Droit et de l'Économie du Sport à Limoges, le mercato 2021 risque d’être extrêmement violent pour les clubs français. « Si le choc est amorti et donc décalé dans le temps, les clubs auront le temps d'ajuster leur masse salariale, en ne prolongeant pas des joueurs en fin de contrat, en renégociant des rémunérations inférieures et puis, en réalisant des transferts. Dans le contexte Covid, les clubs seront plus que jamais dans la position de devoir vendre des joueurs l'été prochain. Ils chercheront à vendre très vite, alors qu'en année de grande compétition internationale, les acheteurs font leur marché plus tard. Cela va être une période assez compliquée à gérer pour nos clubs. Le mercato d’hiver ? On va chercher à vendre dès janvier. Il va y avoir une surabondance d'offres, ce qui n'est pas favorable à la fixation des tarifs, qui plus est sur un marché dit traditionnellement d'ajustement. Il ne se passera pas énormément de choses en janvier. Les demandeurs ne sont pas légion, les autres championnats étant également impactés par la crise », prévient, dans Le Parisien, Christophe Lepetit, qui ne voit pas réellement comment les dirigeants de Ligue 1 vont pouvoir faire l’économie d’une vaste réforme.