L'arrêt brutal et rapide du contrat liant Mediapro et la Ligue 1 a un effet violent pour les clubs français. Et certains investisseurs étrangers sont à l'affût.
Les jours de Téléfoot sont désormais comptés, et pour les salariés de la chaîne éphémère de Mediapro ce sont des semaines difficiles qui se préparent. Mais ainsi va la vie des affaires, et le fiasco total du deal signé en 2018 entre Jaume Roures et les dirigeants de la Ligue de Football Professionnel ne fera pas des « victimes » qu’au sein de Téléfoot. Dans les clubs de Ligue 1, l’absence des recettes des droits TV est un vrai cataclysme, et les emprunts faits pour compenser ce fiasco ne bouchent pas les trous loin de là. Si l’on ajoute l’absence des recettes dans les stades, en raison de la crise sanitaire, et cela même si c’est une infime partie du problème, il est clair que l’attitude de Mediapro a un prix incroyablement élevé pour notre championnat. Et face à la situation désastreuse de certains clubs, des investisseurs étrangers se pressent pour venir rafler ce qu’ils peuvent.
Répondant au quotidien économique Les Echos, Mark Wyatt, responsable de KPMG Corporate France et Practice Sport avoue que des fonds d’investissements s’intéressent aux clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 depuis les déboires de Téléfoot. « Depuis quelques semaines, nous recevons beaucoup d’appels entrants d’investisseurs américains qui cherchent des cibles en France et en Europe. Malgré le Covid et une situation économique inédite, ces clubs ne disparaîtront pas comme n’importe quelle entreprise industrielle » , explique ce spécialiste. Et Nicolas Blanc, fondateur de Sport Value, qui a un rôle d’intermédiaire dans le financement des clubs tricolores, confirme que l’odeur du sang attire. « Des fonds nous interrogent sur la façon d’investir depuis le scandale Mediapro, la crise créée des opportunités, mais attention aux fantasmes », explique le chef d’entreprise.