En 2018, la LFP se félicitait d’avoir explosé tous les records en vendant les droits télévisuels de la Ligue 1 et de la Ligue 2 pour plus d’un milliard d’euro.
L’incroyable mise du groupe Mediapro a permis de pulvériser les précédents records. Mais en cette fin d’année 2020, c’est le chaos qui règne au sein du football français, bien plus que l’euphorie. Et pour cause, le groupe sino-espagnol refuse de payer le moindre centime à la Ligue de Football Professionnel depuis le mois d’octobre, et souhaite renégocier à la baisse le montant des droits télévisuels, au minimum pour la saison 2020-2021. Aux commandes de la LFP, Vincent Labrune tente de sauver les meubles en négociant avec Canal + la réattribution de certains lots. Cela signifierait sans doute une baisse significative des droits télévisuels.
Un scénario catastrophique qu’il est possible d’éviter selon Pierre-Antoine Capton, co-propriétaire du Stade Malherbe de Caen et président du directoire de Mediawan, un leader dans l'audiovisuel européen, lequel a estimé dans une interview accordée à Ouest-France qu’il était possible de maintenir les droits TV de la Ligue 1 à des niveaux relativement élevés. « Je vois une industrie du divertissement qui paye de plus en plus cher pour diffuser du contenu exclusif. Le sport est un vecteur d’abonnement prioritaire. Normalement, une baisse des droits est inenvisageable. La situation actuelle avec Mediapro est assez unique, cela rend le modèle plus fragile. Mais je pense qu’à long terme, si la qualité de nos matchs s’améliore, il n’y a aucune raison que les droits baissent. L’économie du foot va devoir adapter ses budgets. Pour ceux qui ont tout dépensé maintenant, ça risque d’être difficile. D’où aussi l’intérêt de voir de gros partenaires arriver dans les clubs de foot. Le monde des médias a changé, celui du foot doit aussi s’adapter » a jugé le patron du Stade Malherbe de Caen, lequel se veut résolument optimiste pour l’avenir du football français.