Alors que tous les suiveurs du football français ont les yeux rivés sur la Ligue des Champions, et la finale du PSG contre le Bayern Munich, la Ligue 1 s’apprête à reprendre ses droits avec le Covid-19 en toile de fond…
Vendredi, après plus de cinq mois d’absence, le championnat de France sera enfin relancé par la LFP. Mais pas de la manière voulue. Puisque le match d’ouverture entre l’OM et l’ASSE a été reporté à cause du Covid-19. Vu que quatre joueurs de Marseille, à savoir Amavi, Mandanda, Lopez et Rongier, ont été testés positifs au coronavirus, la commission Covid de la Ligue a choisi de bouleverser les plans des acteurs du foot français. Et c’est donc le Derby de l’Atlantique entre Bordeaux et Nantes qui lancera la saison de L1. Mais ce report d’OM-ASSE ne sera pas le premier et le dernier, puisque, déjà, le match entre Nîmes et Brest est lui aussi menacé. Et ce n’est que le début de la galère, selon Jean-Baptiste Grisoli.
« Cette règle sur le nombre de cas par club est normale, puisqu’il fallait bien fixer un chiffre, mais vu le rythme où vont les choses, je me demande s’ils ne vont pas devoir faire des concessions. À mon sens, vu comme c’est parti avant même de commencer, le championnat ne pourra pas se dérouler normalement. On s’aperçoit que, malgré toutes nos méthodes préventives, les joueurs s’infectent par la vie sociale. Il est clair qu’ils se contaminent en dehors du foot et qu’ils importent le virus dans le vestiaire. En fait, la seule solution serait de se calquer sur ce qu’il se fait en ce moment en Champions League, avec des équipes et des staffs en univers clos, mais c’est évidemment impossible avec un championnat de 38 journées étendu sur toute une saison. On ne peut pas obliger les joueurs à se couper de leur famille en restant cloîtrés dans un centre d’entraînement, que ce soit sur le plan moral ou juridique. Je travaille en milieu hospitalier à Marseille et je vois bien l’augmentation des cas chez les 18-35 ans qui multiplient les soirées entre amis et les dîners au restaurant. Les joueurs de Ligue 1 sont évidemment dans cette tranche d’âge, et ce qui se passe pour l’OM lors de cette première journée va aussi se passer dans les autres clubs, il ne faut pas rêver. Quant à la possibilité de jouer devant des spectateurs, n’y pensons même pas. Il faut les sensibiliser encore plus sur leurs obligations, car je ne trouve pas normal qu’ils attrapent le virus en dehors. On sait qu’en cette période les joueurs passent plus leur temps libre à Saint-Tropez que dans des gîtes de l’Ardèche, et c’est le problème. Ils sont professionnels et doivent prendre conscience qu’ils mettent tout un système en danger, au-delà de leur santé et celle de leurs proches. Je sais qu’ils sont jeunes, mais ils doivent prendre leurs responsabilités. Pour moi, au moins jusqu’à la trêve hivernale où on y verra peut-être plus clair, ce doit être maison, entraînement et retour à la maison. Point final », a détaillé, sur Le Phocéen, l’ancien médecin de l’OM, qui espère donc que les joueurs de L1 vont rapidement prendre conscience de la situation, sous peine de vivre une saison 2020-2021 aussi pénible que la dernière...