Présentée comme l'arme fatale mise à la disposition des arbitres la saison passée, la goal-line technology avait donné lieu à quelques interrogations la saison passée, même si rapidement la LFP et le prestataire en charge de ce procédé avaient nié avoir eu des problèmes. Mais ce dimanche, une ancienne salariée de GoalControl, le partenaire de la Ligue 1, donne un témoignage qui confirme ce que de nombreuses personnes pensaient, à savoir que cette technique est loin d'être infaillible. Et quelques bidouilles incroyables ont été utilisées pour faire croire que cela était pourtant le cas.
« La plupart du temps, 8 fois sur 10 disons, le dispositif de GoalControl marche parfaitement. Mais il arrive que des conditions atmosphériques particulières (du brouillard, une luminosité trop intense…) viennent perturber le système. Celui-ci peut alors perdre la “track” du ballon, c’est-à-dire sa trace, et ne plus parvenir à la modéliser... Dans ces cas-là, si le ballon franchit la ligne de but, la montre de l’arbitre ne vibre pas. Si l’opérateur voit que la montre n’a pas vibré automatiquement après le but, il peut la faire vibrer lui même en appuyant sur les touches “Entrée” et “AltGr” de son clavier. Dans notre jargon, on appelait ce procédé le “trigger manuel”… Mais il faut y avoir recours très vite après le but, deux secondes max, sinon l’arbitre peut se douter qu’il y a un souci, car sa montre est censée vibrer juste après le franchissement. Mon premier trigger manuel, je l’ai fait au bout de deux semaines de boulot, et un de mes collègues m’a alors félicitée en me disant : “Tu fais partie de la famille, tu triches bien.” », explique, dans l’Equipe, Suzane Castaignede. Et le quotidien sportif de citer une action du match Lyon-PSG de novembre 2016 lorsqu'un tir d'Alexandre Lacazette dans le petit filet avait fait vibrer la montre de l'arbitre comme s'il y avait eu but. Dans un rapport, l'opérateur avoue qu'il avait lui même généré manuellement cette vibration, ayant vraiment pensé que le joueur de l'OL avait marqué, avant de se rendre compte mais trop tard, que c'était une grossière erreur.