Lâchés par King Street, les Girondins de Bordeaux vont devoir passer par une vente pour repartir du bon pied. Un rachat de club qui pourrait être le premier d’une longue série en Ligue 1.
Le football français est en crise. Même le monde professionnel. Car si le football amateur n’existe plus depuis presque un an, les acteurs principaux du foot d’en haut sont aussi touchés par la crise. La saison dernière, à cause d’un exercice inachevé, les clubs avaient perdu 400 millions d’euros. Cette saison, la facture sera encore plus salée. Déjà parce que les matchs se jouent tous à huis clos, donc sans spectateur, depuis plusieurs mois maintenant. Mais aussi parce que Mediapro a fait faux bond à la LFP en lâchant son contrat des droits TV, un accord passé de 1,15 milliards à 600 ME… Autant dire que les budgets des clubs vont chuter en vue du prochain exercice. Pour éviter le pire, certains propriétaires sont prêts à lâcher l’affaire, comme à l’ASSE, ou ont déjà stoppé les frais, comme à Bordeaux. En laissant tomber les Girondins la semaine dernière, King Street a finalement tenté de sauver la peau de tout le monde, comme l’explique Vincent Chaudel.
« Les occasions vont se multiplier d’acheter bas »
« Un fonds d’investissement est là dans la perspective de réaliser une plus-value, pas par engagement sectoriel ou par amour du foot. Ce n’est pas sale dans l’absolu et ça aurait même pu marcher dans d’autres circonstances. Là, King Street sait qu’il faudrait investir encore, sans certitude de concrétiser une plus-value, ou même une opération blanche. Il préfère acter sa perte plutôt que de la creuser. Si être détenu par un fonds apparaît comme inquiétant aujourd’hui, leur nature même fait qu’ils ne vont pas bouder le foot. Leur métier est d’acheter bas pour revendre haut. La surface financière souvent limitée des investisseurs traditionnels fait que… les occasions vont se multiplier d’acheter bas en espérant l’embellie dans deux, trois ans. Il y avait des signaux faibles. La chute de Bordeaux est le signal fort », a expliqué, sur Lopinion, l’économiste, qui estime donc que certaines propriétaires pourraient céder à la tentation de la vente, histoire qu’aucune mort de club ne soit à l’ordre du jour en L1...