Après la fronde de certains clubs amateurs contre les décisions de la FFF, c’est une poignée de clubs professionnels qui s'apprête à traîner la LFP devant la justice.
Cette semaine, la Ligue a décidé de suivre les recommandations du Premier Ministre Edouard Philippe en stoppant sur-le-champ la saison 2019-2020 de Ligue 1. En optant pour l’arrêt définitif du championnat avec un classement au quotient, la LFP a fait des heureux, mais aussi des malheureux. Des clubs comme l’OL, Toulouse ou Amiens, qui ont loupé une qualification en Coupe d’Europe ou qui sont relégués en L2, envisagent de faire un recours. Mais sachant que la Ligue s'est appuyée sur une décision du gouvernement, et que celui-ci prévoit de couvrir les instances avec une nouvelle loi en cette période de crise sanitaire, les formations lésées ont très peu de chances d'obtenir gain de cause. C’est en tout cas ce qu’explique Sevan Karian.
« Par principe, la décision prise par le Conseil d'administration de la LFP peut faire l'objet d'un recours judiciaire, même si elle est prise suite à des contraintes imposées par le gouvernement et qu'elle répond à une situation inédite de force majeure dont les conséquences juridiques, rappelons-le, n'avaient pas été prévues par les règlements. Elle fait également écho à une décision semblable prise par la FFF concernant le football amateur, donc semble être la plus cohérente. Au vu du contexte exceptionnel, du vide juridique préexistant, du temps qui a été laissé aux familles du football pour en débattre et donner leur opinion sur les options envisagées, on peut estimer que les chances d'obtenir gain de cause sont faibles. Ce sentiment est renforcé par le principe de l'équité sportive, qui doit prévaloir et qu'un juge prendra nécessairement en compte dans sa réflexion, car cette décision apparaît objectivement comme la plus logique et la plus juste. Il semble donc que le seul résultat qu'un club puisse obtenir si un juge invalide la décision de la LFP, ce soit des dommages-intérêts », a avoué, dans L'Équipe, cet avocat spécialisé dans le droit du sport, qui sait donc que Jean-Michel Aulas n'arrivera pas à faire annuler la décision de la LFP. Reste à savoir si le président de l'OL continuera le combat juridique pour aller récupérer les millions d'euros dont il s'estime spolié.