Le président de la DNCG prévient les clubs de Ligue 1, s'ils ne changent pas radicalement, ils pourraient avoir de mauvaises surprises.
Pour l’ensemble des clubs professionnels de football, le passage devant la Direction Nationale du Contrôle de Gestion est un moment crucial de la saison, et l’arrêt total du foot en France n’empêchera pas les dirigeants de devoir présenter des comptes au gendarme financier de la Ligue de Football Professionnel. Et ce jeudi, dans un entretien accordé aux Echos, Jean-Marc Mickeler, président de la DNCG, prévient que les clubs de Ligue 1 ne pourront pas faire comme si de rien n’était, juste en disant que les droits TV payés par Mediapro à partir de la saison 2020-2021 suffiront à rectifier le tir. Livrant un premier chiffre assez stressant, le patron de la DNCG envoie un message qui va faire frissonner certains dirigeants.
Car si le bilan comptable s’annonçait guère reluisant, il est désormais clairement désastreux et la magie des droits TV ne pourra pas permettre d’échapper aux règles de la DNCG. « S’agissant de la Ligue 1, les estimations de la DNCG chiffrent l’impact du Covid-19 sur les quatre derniers mois de la saison 2019-2020 autour de 200ME de pertes d’exploitation (...) Sur cette base, on peut estimer que la perte d’exploitation de L1 avoisinera 1,2 milliard d’euros pour l’ensemble de la saison, alors qu’elle était estimée à 1 milliard dans le prévisionnel établi avant la crise, et à 700ME pour la saison 2018-2019. Par ailleurs s’ajoute une perte complémentaire au titre des transferts de l’ordre de 200ME. Les clubs espéraient générer 840ME de plus-values d’ici au 30 juin 2020. A ce jour, 630ME ont été réalisés mais, dans le contexte actuel, il est raisonnable de penser qu’il sera difficile d’enregistrer des ventes d’ici à la fin du mois (...) Au vu du contexte actuel et de ses perspectives, la L1 doit s’engager de manière volontariste dans une réduction de ses pertes d’exploitation sur deux-trois ans. En dépit de la hausse des droits TV, la DNCG ne cautionnera pas des budgets qui seraient en réalité artificiels. Ce serait un échec pour le football professionnel français si les clubs faisaient comme si rien ne s’était passé », prévient, dans le quotidien économique, Jean-Marc Mickeler, alors que les auditions des clubs devant la DNCG commencent cette semaine. Il y a des oreilles qui doivent siffler chez certains présidents des équipes de Ligue 1.