Depuis quelques saisons, le football en Corse est gangréné par des incidents à la pelle, et cette année cela a encore été le cas en Ligue 1 et en Ligue 2 avec en point d’orgue le week-end dernier, où le derby Bastia-Ajaccio s’est terminé en bagarre sur le terrain et en dehors du stade, tandis que la rencontre Gazélec-Monaco était également marquée par de gros incidents à la sortie de l’arbitre. Jeudi soir, la LFP a décidé de prendre des sanctions et dans l’Equipe de ce vendredi, Frédéric Thiriez a évoqué la situation en Corse, réfutant certains arguments venus de l’Ile de Beauté concernant un éventuel climat anti-Corse.
« La LFP organise chaque année 800 matches et accueille environ 10 millions de spectateurs. Je suis personnellement responsable de la sécurité sur les terrains, y compris sur un plan pénal. Si un drame survient à Furiani, je serai responsable (…) Au cours d’une réunion au ministère de l’Intérieur, le 30 janvier, les dirigeants de Bastia ont reconnu qu’ils étaient traités par la Ligue de la même manière que les autres clubs. J’ai fait de la lutte contre la violence l’axe principal de ma présidence depuis dix ans. On a réussi à Marseille, à Lyon, à Paris, à Saint-Étienne. Il faut qu’on réussisse en Corse. Je suis confiant. On va y arriver, tente de positiver le patron de la Ligue de Football Professionnel sans toutefois tomber dans l’optimisme béat. Ce qu’il manque ? Premièrement, l’identification des fauteurs de troubles. Il ne faut pas me prendre pour un perdreau de l’année. On sait très bien qu’à Ajaccio et à Bastia il y a entre cinquante et quatre-vingts fauteurs de troubles, dont la seule préoccupation est de créer de la violence. Et bien sûr, les dirigeants les connaissent. Dans tous les clubs du continent, chaque fois qu’il y a un incident, il y a identification avec la vidéo-surveillance et dépôt de plainte. En Corse, tenez-vous bien, depuis plusieurs années, il n’y a jamais eu une plainte, ni une identification d’un hooligan. Moi, je veux des plaintes nominatives. Le deuxième reproche que je fais à mes amis corses, c’est qu’ils empêchent la police de faire son travail. Comment se fait-il que la police ne puisse pas entrer dans le stade de Bastia ? Nous ne sommes pas dans un État de non-droit. Et qu’on ne me parle pas de racisme anti-corse, parce que c’est trop facile. »