Pendant six mois, cela a été le cas chaque semaine. En raison des manifestations des Gilets Jaunes, les Préfectures enchainaient les demandes de reports de rencontres, avec des matchs donc décalés au dimanche quand cela était possible, ou à d’autres jours de la semaine. Par la suite, cette habitude avait légèrement débordé, les matchs se retrouvant reportés pour diverses raisons. Au grand désarroi du public, certains supporters ne pouvant pas toujours ce déplacer à la nouvelle date, et des diffuseurs, qui perdaient de belles affiches, notamment le samedi à des moments très suivis. En conséquence, Canal+, qui va bientôt perdre les droits de la Ligue 1, a décidé de réagir en attaquant la Ligue devant le tribunal de commerce de Paris. La chaine cryptée réclame ainsi 46 ME et n’épargne pas la Ligue dans son communiqué explicatif.
« Depuis le 7 décembre 2018, la LFP a déprogrammé de nombreux matches qui devaient être diffusés par Canal+ et a unilatéralement organisé leur report. Avec la plus grande désinvolture au regard des sommes en jeu pour Canal+, la LFP a déprogrammé des matches sans, sauf dans un seul cas, que cela lui soit imposé par une décision préfectorale, mais aussi sans tenter de mettre en oeuvre des solutions alternatives à la déprogrammation, ou d'impliquer Canal+ dans la recherche de telles solutions. Ainsi, sur treize reports, huit ont été réalisés du week-end à la semaine, et, dans six cas, Canal+ a aussi perdu son prime time. De plus, certains nouveaux horaires de diffusion se sont trouvés en concurrence avec d'autres matches », a fait savoir Canal+, qui a fait étudier le coût de cette perte d’audience et de revenus publicitaires et sponsoring. De son côté, la LFP n’a pas caché sa surprise et sa désolation.
« La Ligue de Football Professionnel est consternée de recevoir une assignation devant le tribunal de commerce de Paris de la part de Canal+, partenaire historique du football professionnel français depuis 1984. Au même titre que les clubs et les supporters, la LFP a subi durant plusieurs mois les conséquences d’une crise sociale majeure, qui a affecté l’ensemble des secteurs économiques de la France. Dans ce contexte, la LFP et les clubs, en lien permanent avec les autorités publiques et en particulier le Ministère de l’Intérieur, se sont adaptés pour faire face à une situation inédite et permettre que le championnat puisse s’achever à la date prévue », a livré la Ligue à propos de cette bataille qui promet d’être chaude vue les sommes en jeu.