La Ligue effectue un énorme forcing pour tenter de conclure dans les semaines à venir un accord avec BeIN Sports afin de vendre les droits du championnat de France. Une cacophonie qui a eu le don d'éloigner le seul candidat à avoir fait une offre.
Cela va se jouer sur la ligne d’arrivée pour connaitre le futur diffuseur du football français. Les droits TV de la Ligue 1 ne sont toujours pas dévoilés alors que l’appel d’offre a eu lieu à l’automne dernier, ce qui était déjà considéré comme tardif pour mettre en place un nouveau système de retransmission des matchs. Mais désormais, depuis plusieurs mois, ce sont les négociations de gré à gré qui ont lieu, et cela peut surtout se comparer à une partie de poker ou un bras de fer, tant personne ne veut faire la grosse offre dans le but de faire baisser le prix. BeIN Sports est considéré comme le futur grand argentier du football français, alors que ce n’était pas son intention au départ. Mais les supplication des intérêts nationaux ont remis la chaine qatarie sur le devant de la scène, alors qu’elle s’était mise en retrait et essayait de limiter son déficit en sous-vendant à Canal les deux matchs dont elle disposait. De son côté, Canal+ freine pour les accords de diffusion, et tout ce beau monde peine à trouver un accord définitif alors que la saison est sur le point de se finir. La chaine de Vincent Bolloré semble prendre un malin plaisir à mettre du temps à valider ce montage alambiqué mais qui est désormais le seul réellement étudié pour sauver la Ligue 1.
Pour DAZN, c'est trop tard !
Droits TV : Canal+ fait une annonce très énigmatique https://t.co/dicXhc9YER
— Foot01.com (@Foot01_com) May 6, 2024
Car chez les autres diffuseurs éventuels, c’est définitivement non, et depuis longtemps. Amazon espérait récupérer un ou deux matchs avec une offre très limitée, mais le géant américain n’est plus considéré comme dans la course. Et de son côté, DAZN a été le premier à formuler une offre à 500 millions d’euros pour rafler l’ensemble ou la très grande partie des droits de la Ligue 1. Une offre jugée trop basse par Vincent Labrune, qui pensait bien faire augmenter ce prix. Mais jamais le « Netflix du sport » n’a revu son tarif à la hausse malgré les semaines de négociations. Et selon Etienne Moatti, journaliste à L’Equipe spécialisé sur cette question épineuse des droits TV, même les 500 millions d’euros promis n’étaient plus garantis sur la première année. La raison est simple, DAZN a estimé que le timing de cet appel d’offre était catastrophique, et que le fait que la Ligue ne prenne aucune décision ou n’annonce aucun diffuseur, rendait quasiment impossible la possibilité de vivre une première année pleine, anticipée et rentable pour la société britannique. Impossible en effet de conduire de bonnes négociations avec les autres FAI ou de mettre en avant cet investissement en si peu de temps, avec des négociations aussi tardives. La piste est donc totalement écartée, cela même si DAZN est tout simplement la seule société à avoir réellement fait une offre pour s’acheter l'ensemble de la Ligue 1.