Plusieurs réunions sont prévues cette semaine concernant les droits TV de la Ligue 1. Mais si certains tirent à boulets rouges sur Vincent Labrune, un spécialiste pense que le milliard d'euros par saison est accessible.
L’annonce d’un possible accord valorisant les droits de la Ligue 1 et de la Ligue 2 à un milliard d’euros par saison, cela pour les droits en France et à l’international, a fait sourire pas mal de monde. Et l’échec (volontaire ?) de l’appel d’offres a renforcé ce sentiment de séisme à venir pour le football français, même si le président de la Ligue de Football Professionnel peut négocier discrètement avec chacun des diffuseurs candidats. Tandis que DAZN fait désormais figure de grand favori pour s’emparer de l’essentiel des neuf matchs par journée de Ligue 1, Vincent Chaudel, expert en marketing et cofondateur de l'Observatoire du Sport Business, est persuadé que rien n’est perdu pour la Ligue 1 concernant la cession des droits TV. Même s’il faudra que certains diffuseurs évoluent dans leur approche, le spécialiste estime que le milliard d’euros n’est pas un doux rêve impossible à atteindre.
La Ligue 1 a une grosse valeur quand même
Droits TV : DAZN officialise pour la Ligue 1, son offre va surprendre https://t.co/4TZKuymDGn
— Foot01.com (@Foot01_com) January 7, 2024
Répondant au Point, Vincent Chaudel justifie son relatif optimise quant à la vente des droits TV de la Ligue 1. « Ce qui manque, c'est un acteur capable de supporter l'intégralité du marché à lui seul. D'autant plus que la relation entre Canal+, diffuseur historique de la Ligue 1, et la Ligue est très compliquée. Ils se sont vexés l'un et l'autre lors de l'arrivée de Mediapro et, plus tard, d'Amazon. Aujourd'hui, aucun des deux n'a envie de faire un pas vers l'autre. Or, sans une intervention de Canal+, totale ou partielle, je ne vois pas comment ce milliard peut être accessible. Compte tenu de tous ces paramètres, je prêche pour une option qui est peut-être discutée de gré à gré : il faut sortir de la distinction droits domestiques-droits internationaux pour aboutir sur des droits globaux. Amazon dépense 250 millions d'euros par an pour huit matchs par semaine, pour un portefeuille d'abonnés français d'environ 1,5 million de personnes. Ils n'ont pas un catalogue de droits nécessaire pour atteindre 4 millions d'abonnés, qui serait l'objectif idéal de rentabilité. Il n'y a que Canal qui peut y prétendre. Mais Amazon compte plus de 200 millions d'abonnés dans le monde. Ils ont la capacité de diffuser de grosses affiches de Ligue 1 dans le monde entier. Un milliard d'euros par an amorti sur un portefeuille de 200 millions d'abonnés, ça se gère beaucoup plus facilement. Si l'on regroupe les droits nationaux et internationaux, le milliard n'est plus inaccessible », explique le spécialiste, qui ne voit donc pas l'avenir du football français en noir.