Les droits TV du football français sont en vente ce mardi, et la LFP attend de belles propositions. Attention à la chute, car tous les diffuseurs sont sur la même position, à moins d'un coup de bluff.
C’est ce mardi à 10h00 que les enchères entre les candidats à l’acquisition des droits télévisuels du football français vont débuter. Une partie de poker menteur qui risque de tenir en haleine les dirigeants de la LFP pendant de longs moments, car les chances de voir les diffuseurs intéressés atteindre le prix demandé sont très faibles. Le Parisien comme L’Equipe l’affirment, avec l’annonce du refus de Canal+, qui n’a même pas présenté son dossier pour son offre qualitative, Amazon s’est mis en retrait sur une proposition ferme, et fait le dangereux pari de tabler sur une offre de gré-à-gré, c’est à dire en négociations directes avec la Ligue après l’appel d’offres. Il faut dire que la LFP réclame 530 millions d’euros pour attribuer directement le lot 1 (qui comprend le 1er, le 3e et le 4e choix de chaque journée) et 270 millions d’euros pour le lot 2 (pour le reste des rencontres). Les lots se répartiront entre ceux qui ont misé le montant demandé, avec par la suite une surenchère possible si le prix minimum était atteint.
DAZN, l'inconnu de l'enchère
Selon de nombreux spécialistes, il y a peu de chances que cela aille d’entrée aussi haut, et Etienne Moatti, le journaliste de L’Equipe qui suit de près ce dossier, lâche une tendance forte. Observation implacable ou coup de bluff, quasiment tous les candidats à cet appel d’offres ont laissé entendre que le prix demandé par Vincent Labrune n’était pas en accord avec la « valeur du produit », alors que de nombreux éléments n’aident en effet pas à une surenchère folle des droits TV. Tout d’abord, la Ligue 1 est tout de même passée à 18, soit 38 matchs en moins sur une saison. Le championnat de France n’a pas grimpé au niveau européen, bien au contraire, et reste peu suivi à l’étranger. Le départ de stars comme Lionel Messi et Neymar n’est pas spécialement un signal positif. Et en dehors de DAZN, dont la position reste mystérieuse, il n’y a pas de candidat capable de faire exploser la banque pour rafler les lots mis aux enchères. Si le prix minimum n’était pas atteint, cela ouvrirait des négociations personnalisés avec les diffuseurs, avec la possibilité de voir même Canal+ tenter sa chance même si c’est encore loin d’être une certitude.