A l’heure où la situation sanitaire s’aggrave en France et débouche sur un deuxième confinement en 2020, le football professionnel français ne sera, lui, pas arrêté une deuxième fois.
Les conditions sont réunies pour poursuivre la tenue des rencontres, et éviter un nouveau fiasco économique. A ce sujet, la LFP est sur tous les fronts puisqu’elle doit déjà traiter d’un problème capital avec l’arrêt des versements des droits TV de la part de Médiapro. Pour le moment, Téléfoot continue donc de diffuser des rencontres sans les avoir payées, et la chaine de Jaume Roures cherche à négocier avec la LFP pour revoir le contrat à la baisse. Bien évidemment, cette situation ne convient pas au football français et à la Ligue, dont le nouveau président Vincent Labrune s’est saisi du dossier. Conscient que la procédure pour dénoncer le contrat pouvait prendre du temps, sans compter l’appel d’offres qui s’en suit si jamais cela allait au bout, l’ancien président de l’OM cherche des solutions. Pas évident de satisfaire tout le monde alors que les clubs attendent leur chèque, et que celui-ci ne tombera pas en décembre, à moins de contracter un nouvel emprunt. Résultat, Vincent Labrune tente de négocier avec Canal+, l’acteur majeur laissé quasiment sur le carreau lors de l’appel d’offres en 2018, et qui compte bien profiter de la situation actuelle pour redevenir incontournable.
C’est pourquoi, selon Le Canard Enchainé, Vincent Labrune a demandé à Maxime Saada, président du groupe Canal, si une nouvelle répartition des droits TV l’intéressait. Pour le moment, les contours d’un éventuel accord sont bien évidemment très flous. Il s’agirait en toute logique d’un partage équitable des matchs de Ligue 1 entre Canal+ et Médiapro, avec un effort financier effectué des deux côtés (Canal rajoutant au pot pour avoir plus de matchs, et Médiapro payant une somme moins importante pour moins de matchs) afin de permettre à la Ligue de récupérer enfin des échéances pour terminer la saison sans être sur les rotules. Une manière de reconnaitre que la Ligue 1 ne vaut clairement pas son milliard d’euros annuel, surtout avec des stades vides et une situation sanitaire délicate, tout en s’assurant le versement rapide de droits TV qui ne tombent quasiment pas actuellement. Une tentative « à la desperado » qui permettrait bien évidement d’éviter les procédures à rallonge, même si les négociations s’annoncent également compliquées.