La LFP a lancé le premier jet de sa propre chaine, dans le but de contrer l'immobilisme de Canal+ qui plombe les droits TV. A deux mois de la reprise, la partie de poker se tend.
Face à la fermeté de Canal+, qui empêche même BeIN Sports de se porter candidat à la retransmission des matchs sans un accord de distribution réévalué, la LFP se retrouve dans une impasse assez préoccupante. Faute d’un accord avec un diffuseur, et d’une volonté de limiter la casse avec une rentrée d’agent espérée à hauteur de 700 millions d’euros annuels pour la Ligue 1, l’instance du football professionnel a évoqué à demi-mots la création d’une chaine qui diffuserait 100 % de la L1, sans avoir à passer par un appel d’offre. Cette chaine montée de toutes pièces par la LFP ressemblait surtout à un gros coup de bluff de la part de Vincent Labrune pour faire peur aux diffuseurs encore intéressés, afin de leur faire comprendre qu’eux aussi pourraient tout perdre en jouant au plus malin jusqu’au bout.
Droits TV : Accord fin juin, Canal+ est dans le coup https://t.co/bJFn9BgZeq
— Foot01.com (@Foot01_com) June 6, 2024
Mais selon les informations de L’Equipe ce vendredi, le coup de bluff n’est pas si certain, et quelques indices laissent à penser que la LFP a tout de même actionné le levier de sécurité pour se parer à toute éventualité. Ainsi, des premiers investissements ont eu lieu il y a quelques temps déjà pour trouver des locaux, solliciter des sociétés spécialisés dans la fourniture de contenus (reportage, journalistes et consultants) habituels autour de la Ligue 1. Des locaux existent déjà, tout comme du matériel afin d’être rapidement opérationnel si le besoin se faisait sentir de lancer cette chaine made in LFP.
La LFP espère 650 ME en solo
Sur le plan de la distribution, la possibilité d’aller sur tous les réseaux possibles (Orange, Free, Bouygues, SFR, mais aussi DAZN et Amazon) est clairement à l’étude avec la possibilité d’avoir un partenaire fort qui aurait des contenus exclusifs ou privilégiés, ou spécialement conçu pour la téléphonie. L’idée est, avec cette solution qui partirait de zéro, d'atteindre rapidement la barre des 2 millions d’abonnés malgré un prix à 25 euros par mois pendant 10 mois. De quoi s’approcher de la barre des 500 millions d’euros au minimum, avec pour objectif d'atteindre en pleine croisière les 650 ME de revenus. Un plan B qui a au moins le mérite d’exister, même si entre les coûts de production, les premiers mois qui seront loin de faire le plein, et la ponction de CVC, les clubs n’y trouveraient clairement pas leur compte sur le plan financier.