Les tarifs pour suivre la Ligue 1 sont désormais connus et cela risque de ne pas séduire d'emblée le public français. Le temps perdu par la LFP pour boucler ce dossier a été crucial.
Un appel d’offre émis en octobre 2023, et une décision prise en juillet 2024. Jamais un dossier d’attribution de droits télévisuels de Ligue 1 n’aura été aussi compliqué. Avec un effet d’annonce pour obtenir un milliard d’euros pour le championnat de France, Vincent Labrune espérait bien être celui qui effacerait le fiasco Médiapro. Mais la tendance s’est inversée, et les rares offres arrivées étaient au rabais. Impatient de débuter les négociations de gré à gré, le président de la LFP s’est cassé les dents sur la fermeté de Canal+, ce qui a eu le don de freiner son partenaire commercial BeIN Sports également. Une situation complexe dont il a été bien difficile de sortir, puisque l’accord a été arraché avec DAZN et BeIN Sports pour 500 millions d’euros. Et encore, il y a une part en sponsoring pour la chaine qatarie.
La lutte contre l'IPTV va être cruciale
Le résultat est une offre qui va avoir du mal à séduire le public français, puisqu’il faudra dépenser 45 euros pour suivre la Ligue 1, et ce chaque mois sur les deux diffuseurs. Et à ce niveau, la Ligue ne peut plus rien faire maintenant qu’elle a cédé les droits et n’a émis aucune exigence sur les tarifs des diffuseurs. Tout cela ne respire pas le dossier bien mené, et l’économiste du sport Virgile Caillet est sans pitié avec la façon dont la Ligue a du prendre sa décision après des mois d’hésitation.
Droits TV : La L1 sur DAZN, c’est fini dans deux ans ! https://t.co/GtA5mUU3Aa
— Foot01.com (@Foot01_com) August 4, 2024
« Je pense que la LFP subit la situation. Tout le monde est un peu dans l’urgence. On se retrouve avec des deals qui sont signés au dernier moment. La première journée de championnat est dans deux semaines. Il faut sortir des offres. Il faut être prêt à diffuser. Et peut-être qu’ils se sont précipités un peu, n’ont pas réfléchi. Mais pour le coup, c’est pas l’expert qui parle, c’est juste du bon sens. Le danger c’est que les supporters se tournent vers l’IPTV », a déploré le spécialiste du business du sport sur les ondes de RMC. Une crainte largement partagée, même si la LFP continue la lutte contre le piratage, associée cette fois-ci pleinement à tous les diffuseurs et médias sportifs de France.