Il faudra attendre le 1er février pour connaître le résultat de l'appel d'offres lancé par la LFP concernant les droits télé de la Ligue 1. Mais pour certains, les clubs et la Ligue vont tomber de haut.
Les candidats à l’achat des lots élaborés par la Ligue de Football Professionnel pour diffuser la Ligue 1 et la Ligue 2 jusqu’en juin 2024 ont jusqu’au 1er février afin de déposer ce jour-là entre 10h et midi leurs offres. Jusqu’à cette date, les dirigeants des clubs et les responsables de la LFP vont probablement dormir difficilement, cette opération étant à hauts risques mais indispensable après l’énorme fiasco Mediapro-Téléfoot. Si du côté de Vincent Labrune, on espère avoir réussi le découpage parfait des droits afin de rapporter le maximum d’argent, même si Canal+ conteste toujours le fait de ne pas voir son lot de deux matchs remis en jeu, certains observateurs pensent, eux, que la Ligue a tout à perdre dans cette histoire en voulant impérativement tenir tête à Maxime Saada et Canal+. Dans Les Echos, Jean-Pascal Gayant, professeur et économiste du Sport, estime qu’à force de vouloir rouler des mécaniques, la LFP risque un camouflet XXL.
« La LFP, obnubilée par la volonté de régler ses comptes avec la chaîne cryptée, considère la position de cette dernière comme une déclaration de guerre et s'engage dans ce nouvel appel d'offres partiel comme dans une partie de poker à très haut risque. La LFP semble ne pas avoir tiré les enseignements du désastre du précédent appel d'offres. D'une part elle a, avec Canal +, plus d'intérêts convergents que divergents ; d'autre part, elle a construit son nouvel appel d'offres en conservant un logiciel de constitution des lots obsolète (…) Les lots tels qu'ils sont proposés dans l'appel d'offres de la LFP ne permettent pas de faire évoluer l'offre des diffuseurs. Ces derniers ont toutes les raisons de se montrer frileux, d'autant qu'ils sont supposés s'engager pour 3 ans et demi, dont 6 premiers mois dans l'atmosphère glaciale des huis clos. Pour achever de convaincre les diffuseurs, les vainqueurs des lots devront payer immédiatement les 6 mois en question (la Ligue n'a plus un sou !) », explique l’économiste du Sport, persuadé que ce « combat de coqs » est perdu d’avance pour le football français.