C’est la passe d’armes principale du football français depuis l’interruption des rencontres de football. Les diffuseurs, Canal+ en tête, ont décidé d’arrêter de verser les règlements prévus pour les droits du football à la télévision.
Un manque à gagner énorme qui touche d’un coup les clubs professionnels, déjà mis sur les rotules par les salaires des joueurs, et l’absence de rentrées d’argent liés aux matchs annulés. Résultat, les clubs ont demandé à Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG mais aussi dirigeant de BeIN Sports, de négocier avec Canal+ pour ne pas laisser tomber les clubs d’un coup comme ça. Les discussions sont en cours, mais même si la chaine historique du football français est dans son bon droit, Thierry Granturco est persuadé qu’il va y avoir un accord pour limiter la casse. Cela va dans le sens logique des choses, et éviterait une guerre ouverte qui ne servirait pas à Canal+ non plus.
« En tout cas financièrement c'est important de terminer les championnats. Il y a un vrai souci dans le football professionnel avec des droits télés qui constituent en moyenne plus du tiers des revenus professionnels. Ne pas jouer, c'est ne pas voir ces matchs télévisés et donc ne pas toucher le tiers des revenus que les clubs attendent aujourd'hui pour pouvoir boucler leur saison. Il y a un vrai souci financier. Aujourd'hui, ils ne souhaitent pas payer pour des matchs qui ne sont pas diffusés. Il n'y a pas de problèmes contractuel à mon avis. Le vrai souci, c'est que Canal Plus a besoin effectivement du football pour exister. Tout le monde le sait. On va probablement arriver à un accord parce que la LFP et le monde du football professionnel ont autant besoin de Canal Plus que Canal Plus a besoin du foot professionnel. Le football, c'est finalement une chaîne de solidarité. Si vous cassez cette chaîne, tout le monde se casse la gueule. Il font donc absolument qu'ils trouvent un accord », assure cet avocat spécialisé dans le sport sur les ondes de France Bleu. Pour le moment, Canal+ a en tout cas confirmé sa position de ne pas livrer un centime tant que le football ne reprendrait pas, rappelant que sa chaine n’était pas la « banque » des clubs de Ligue 1.