Canal+ a déjà fait savoir son dégoût pour le football français et ses dirigeants qui ont maltraité la chaine cryptée ces dernières années. Les déboires entre la chaine de Vincent Bolloré et la Ligue 1 vont faire des heureux sur le très long terme.
Le timing est désormais connu, la Ligue 1 se termine dans deux mois, et personne ne sait qui sera le prochain diffuseur du championnat de France. Les droits TV n’ont toujours pas été attribués après l’appel d’offres infructueux de l’automne dernier, et tout cela ressemble à une énorme partie de poker. Le danger est réel car l’offre de DAZN était très basse, et BeIN Sports, sollicité jusqu’aux plus hauts sommets de l’état pour mettre la main à la poche, n’a pas vraiment l’intention de casser la baraque, et a en plus quelques désaccords avec Canal+ sur la distribution. La chaine cryptée, qui a toujours été de la partie pour diffuser la Ligue 1, s’est retirée de la course à coups de grandes annonces médiatiques. Le traitement subi par la chaine de Vincent Bolloré pendant la période Covid-Mediapro a fait dégoupiller Maxime Saada, qui a depuis mis le paquet sur d’autres sports comme la F1, la MotoGP et le rugby.
LIGUE 1 24/25. NOUVEAU LOGO. NOUVELLE ÈRE. pic.twitter.com/OFgq2HcFEC
— Ligue 1 Uber Eats (@Ligue1UberEats) March 27, 2024
Justement, c’est le monde de l’ovalie qui est mis en avant en ce printemps avec le lancement de l’appel d’offres pour les saisons de 2027 à 2031. Une sacrée avance par rapport au football, mais le rugby entend bien profiter du désir de Canal+ de continuer dans le rugby pour toucher le pactole. Et le comparatif est facile à faire avec la Ligue 1 pour Vincent Chaudel, fondateur de l’Observatoire du sport business, et spécialisé dans l’économie du sport. « Là où la LNR a raison, c’est que cela lui évite de se retrouver dans la situation du football. On est à deux mois de la fin de la saison de Ligue 1, il faut préparer le mercato mais sur quelles bases ? Les clubs n’ont aucune visibilité. Cet hiver, la Ligue 1 a été la plus dépensière de tous les championnats européens. Mais les clubs ont proposé des salaires avec tout un volet de leur économie qu’ils ne maîtrisent pas. À la différence du football, les clubs de rugby ne sont pas « télé-dépendants », a livré dans Sud-Ouest Vincent Chaudel, pour qui la clé est la bonne entente entre les dirigeants du rugby et Canal+.
Canal+ fâché avec le football français
Tout le contraire de ce qu’il se passe au football. « Le meilleur exemple de ce genre de relation c’est BskyB en Grande-Bretagne avec la Premier League de football. Ils ont toujours su mettre plus d’argent pour créer de la valeur et grandir avec la Premier League. L’avantage du rugby, c’est qu’en plus Canal+ s’est fâché fortement avec le football français », résume ainsi l’économiste, pour qui les déboires de la chaine cryptée avec le football vont faire le bonheur du rugby français sur la durée.