En exigeant un nouvel appel d'offres pour les droits de la Ligue 1, Canal+ a évidemment mis la LFP sous pression. Mais la chaîne cryptée a également pris un risque XXL.
C’est une évidence, Maxime Saada a mis KO les dirigeants des clubs de Ligue 1 en annonçant que Canal+ refusait d’acquérir rapidement les droits TV de la Ligue 1, le patron de la chaîne cryptée estimant qu’il fallait repasser par un appel d’offres. Pour justifier cette position, Maxime Saada a indiqué qu’il y avait une obligation juridique à passer par ce dispositif plus contraignant, mais qui va également permettre à Canal+ de tenter de baisser brutalement le prix des droits payés à la Ligue de Football Professionnel. Cependant, et le responsable de C+ l’a reconnu, il y a aussi le risque qu’un autre diffuseur passe devant et rafle tout, y compris les deux matchs que Canal+ a rachetés à BeInSports, mais qu’elle souhaite désormais refourguer à la LFP. Dans l’état actuel, la chaîne « historique » du football français semble en position de force, mais les choses pourraient changer et ce poker menteur se transformer en catastrophe.
Répondant à So Foot, Antoine Feuillet, maître de conférence et auteur d’une thèse sur ce sujet, estime que même si Canal+ a l’avantage, il ne faut pas trop rouler des mécaniques du côté du groupe Vivendi, qui a aussi besoin de la Ligue 1 sur ses antennes. « Canal joue sur sa position dominante sur le marché. Après, ça peut lui retomber dessus s’il perd les droits et qu’il se retrouve sans L1, parce que malgré tout ce qu’ils disent, Canal+ a encore besoin de la Ligue 1. Sinon, pourquoi se seraient-ils battus pour récupérer les droits de beIN après l’appel d’offres de 2018 ? Ils sont juste dans un jeu de dupes où chacun défend son intérêt », explique ce spécialiste, qui ne croit pas que tout est rose d’un côté et noir de l’autre. Les prochains jours seront probablement décisifs, puisque l'appel d'offres décidé jeudi par la LFP devrait être officialisé dans les prochaines 48 heures. Sauf nouveau coup de théâtre.