Depuis trois semaines et l’arrêt définitif de la Ligue 1 prononcé par l’Etat français et la LFP, Jean-Michel Aulas se met en quatre pour montrer que cette décision hâtive va mettre l'économie du football français à plat.
Lors de ses nombreuses sorties médiatiques, le président de l’OL avait évoqué entre 700 et 900 millions d’euros de pertes d’ici au début de la saison prochaine en L1, entre la crise du Covid-19 et l’arrêt du championnat. Et Aulas n’a pas menti, car même si la note sera sûrement un peu moins salée qu’annoncé, elle sera quand même très élevée, avec un déficit global de 586 ME à l’issue de la saison 2019-2020 pour les 20 clubs de L1. Un énorme trou qui va plonger de nombreux clubs dans le rouge. Selon Mediapart, la situation de certains grands clubs français est d’ailleurs critique. « Les documents confidentiels de la LFP indiquent en effet que la crise financière du football professionnel est beaucoup plus grave qu'on ne le dit, au point que plusieurs clubs de L1 sont au bord de la faillite. L’Olympique de Marseille (-27,4 ME de trésorerie au 30 juin 2020), les Girondins de Bordeaux (- 18,3 ME), l'AS Saint-Étienne (- 15,9 ME) ou encore le LOSC (- 0,9 ME) semblent les plus menacés », explique le média d’enquêtes.
Pour contrecarrer cette situation périlleuse, et afin de « sauver l'emploi », la LFP a donc décidé de souscrire à un Prêt Garanti par l'État de l’ordre de 224,5 ME. Mais celui-ci ne changera pas grand-chose, vu qu’il ne servira qu’à compenser les pertes engendrées par le non-versement des Droits TV de Canal+ et de beIN Sports. Car les autres pertes des clubs, liées aux transferts (- 209,8 ME), aux recettes publicitaires (- 108,3 ME) ou à la billetterie et produits dérivés (- 53,2 ME), seront, elles, définitives… Désormais, les clubs espèrent se refaire la cerise avec le prochain contrat des Droits TV, grâce auquel les clubs de L1 vont percevoir plus d’un milliard d’euros par saison avec l’arrivée de Mediapro. Mais ce nouveau pactole ne réglera pas tout, et les clubs français vont devoir arrêter de vivre au-dessus de leurs moyens. Autant dire qu’en France, le foot-business pourrait bien laisser sa place à un foot plus raisonnable, avec un fonctionnement plus sportif que financier. Une nouvelle qui devrait ravir les supporters des différents clubs.