À la fin du mois d’avril dernier, alors que la pandémie de Covid-19 battait son plein, la LFP a rapidement décidé d’arrêter ses championnats.
Un choix qui fait toujours débat. Sachant que cet arrêt définitif de la Ligue 1 et de la Ligue 2 a causé d’énormes pertes financières au sein des clubs, et que tous les autres grands championnats européens sont, eux, allés à leur terme à huis clos, la France est passée pour le mauvais élève. Sauf qu’aucun autre championnat n’a failli perdre l’un de ses joueurs à cause du coronavirus. En L1, Junior Sambia a été gravement touché par le Covid-19. Plongé dans le coma pendant quelques jours en avril dernier, le milieu de Montpellier est aujourd’hui guéri. Il a même rejoué six matchs de championnat depuis la reprise. Mais six mois après sa maladie, le joueur de 24 ans se sent quand même responsable de l’arrêt de la L1.
« Franchement, aujourd'hui, ça va super bien. Au départ, je ne pensais pas que c'était le coronavirus, je me sentais de plus en plus mal. Du coup, j'ai décidé d'aller à l'hôpital, c'était un désastre, je commençais à avoir du mal à respirer. Je sentais que ma respiration partait, c'est ce qui m'a fait paniquer. Je sentais qu'il y avait un gros problème. Tu t'es vu mourir ? Franchement, oui. Quand je n'arrivais plus à respirer, je commençais à paniquer, et c'est là qu'ils m'ont piqué. Trois jours de coma. Le réveil ? Au début je ne savais pas où j'étais. Je ne sentais pas mon corps, j'avais plein de fils sur moi, je n'arrivais pas à bouger. Je me demandais ce qui s'était passé, je doutais de pouvoir rejouer au football, ça me faisait peur. Ce moment a fait peur à beaucoup de monde, car si un sportif de haut niveau peut être en danger, tout le monde le peut… À partir du moment ou un jeune joueur peut être dans le coma artificiel, ça fait peur. Je pense que c'est l'une des causes pour laquelle ils ont arrêté le championnat. C'était une décision à prendre. Aujourd'hui, je me sens plus joyeux, je profite plus de la vie. Footballeur est un métier en or, il faut profiter », a avoué, dans le Canal Football Club, Sambia, qui sait que d’autres acteurs du football français ont aussi été gravement touchés, comme Pierre Ménès ou Vincent Duluc. Des cas qui ont forcément joué dans les décisions des instances.