Licencié le 24 décembre dernier par Canal+, Stéphane Guy a été soutenu par ses collègues. Mais la peur existe de se faire virer, au point que tout le monde se fait très discret.
Pour avoir salué en direct à l’antenne de Canal+ de manière amicale Sébastien Thoen, qui venait d’être limogé par la chaîne cryptée, Stéphane Guy a subi le même sort à la fin de l'année 2020 en plein boxing day. Cependant, personne n’a cette fois osé défier la direction du groupe Vivendi en se positionnant à l’antenne, le message de rigueur ayant visiblement été reçu 5 sur 5 du côté de la rédaction de Canal+. Ce dimanche, le site HuffPost consacre un long article à cette séquence, et donne la parole à des salariés qui préfèrent tous conserver l’anonymat de peur de subir à leur tour les foudres de Vincent Bolloré. Revenant sur la fameuse manifestation de soutien à Stéphane Guy, devant les locaux de Canal+, les organisateurs affirment que pour éviter des sanctions, ils ont multiplié les précautions afin de ne pas pouvoir être identifiés par les dirigeants de la chaîne cryptée. Un récit assez incroyable qui en dit long sur l’ambiance actuelle au sein de C+.
« Environ soixante salariés se sont affichés devant le siège de l’entreprise le 5 janvier avec un masque de Stéphane Guy, les yeux crevés (...) L’un des manifestants présents confie d’ailleurs que la peur d’être identifié était telle, que les masques ont tous été imprimés hors des murs de Canal +, chez un imprimeur ou à leur domicile. Une solution pour empêcher la direction de rechercher dans les historiques d’impression des sessions des employés. Un autre participant de ce happening ajoute que certains ont pris soin de s’habiller avec des vêtements qu’ils ne portent pas d’habitude à Canal + et se sont changés discrètement pour ne pas être reconnus par les caméras de vidéosurveillance », explique le média. Tout cela alors que la chaîne pourrait récupérer les droits de la Ligue 1, et dans un climat social rendu encore plus tendu avec la prochaine venue sur le marché du travail des salariés de Téléfoot. De quoi coller une pression supplémentaire sur toute la rédaction, le HuffPost précisant que Canal+ n'avait pas souhaité répondre à ses questions.