En tant que président du syndicat Première Ligue, qui réunit une majorité de pensionnaires de Ligue 1, Bernard Caïazzo s’est plaint des charges payées par les clubs français, largement supérieures à celles des formations à l’étranger.
Plutôt discret dans l’actualité de l’AS Saint-Etienne, Bernard Caïazzo est sorti du silence pour Première Ligue. Le président du syndicat, qui réunit la plupart des écuries de Ligue 1, a en effet poussé un coup de gueule dans les colonnes de So Foot pour se plaindre des énormes charges qui pèsent sur les clubs français. Alors que les pensionnaires des championnats étrangers sont beaucoup moins taxés.
« Partout, au sein du Big Five, les pertes se chiffrent à au moins un milliard d’euros, avec la pandémie de la Covid-19, la France comme les autres, a rappelé le co-président de l’ASSE. Pourtant, malgré ces chiffres équivalents, nous ne sommes pas logés à la même enseigne au niveau des recettes et des charges. Globalement, l’ensemble des clubs de Ligue 1 se sont acquittés de 955 millions d’euros d’impôts et de taxes, sur toute la saison 2019-2020. »
Les comparaisons qui font mal
« La plus grande partie de ces charges concernent les cotisations salariales et patronales, quasiment 64% du total, soit 604 millions d’euros payés, a précisé le dirigeant, avant d’aborder le cas des clubs étrangers. À titre de comparaison, dites-vous qu’Angers paie 13 fois plus de charges patronales que le Bayern Munich, champion d’Europe. Le LOSC paie plus de charges patronales que tous les clubs de Bundesliga et de Liga réunis, soit 38 clubs. Et c’est comme ça depuis toujours, Covid ou pas Covid, crise ou pas crise. »
Ses propos ressemblent à des critiques contre le gouvernement, mais Bernard Caïazzo met les choses au clair. « Ce n’est pas une charge contre l’action de l’État ou contre le financement de la solidarité, c’est un simple constat, renforcé par un contexte catastrophique et inquiétant pour l’écosystème du football professionnel, a clarifié le Stéphanois. Il n’est pas normal de payer autant, de payer bien plus que nos voisins européens dans un marché globalisé, encore plus en période de crise économique. »
La contribution du foot français
« Alors, on nous rétorque qu’il est normal que le football paye autant, que les salaires versés sont trop élevés et que l’argent est dépensé n’importe comment. Mais ces mêmes personnes sont bien contentes de pouvoir compter sur ce milliard prélevé aux clubs et aux équipes de football. Nous contribuons considérablement à l’effort collectif. À ce titre, il est, en retour, normal de demander une intervention de l’État pour la survie du football professionnel en année Covid », s’est défendu Bernard Caïazzo, persuadé que le gouvernement a tout intérêt à aider le foot français dans cette crise.