Tandis que Pierre Ménès est sous le feu des critiques et des attaques depuis la diffusion du documentaire de Marie Portolano, Nathalie Iannetta estime que le consultant de Canal+ ne doit pas servir à masquer la réalité de la situation.
Marie Portolano a réussi le coup parfait avec son documentaire « Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste », la journaliste, passée de Canal+ à M6, ayant mis sur la place publique les problèmes rencontrés par les femmes dans le cadre de leur travail. Mais en censurant deux séquences où Pierre Ménès devait figurer, la chaîne cryptée a attiré les regards vers le seul cas du consultant vedette. Forcément clivant, Pierre Ménès a pris une charge brutale des réseaux sociaux, et s’est retrouvé au milieu des débats sur les chaînes d’info. Ajoutant à cela une défense désastreuse lors de son intervention chez Cyril Hanouna, et forcément vous obtenez un cocktail explosif qui s’est déjà concrétisé par la fin du contrat entre EA Sports et Pierre Ménès, lequel ne sera pas la voix française de FIFA22. Mais, au moment où Canal+ annonce avoir diligenté une enquête interne sur les accusations contre son consultant vedette, Nathalie Iannetta, qui intervient dans le documentaire, regrette que le sujet se soit focalisé sur le seul Pierre Ménès.
Pierre Ménès, l'arbre qui cache la forêt
Ce samedi, la journaliste signe une tribune dans Le Monde, dans laquelle elle ne veut surtout pas que l’on oublie pourquoi Marie Portalono a réalisé « Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste ». « Depuis dimanche soir et la diffusion du documentaire de Marie Portolano donnant la parole à des femmes journalistes de sport de différentes générations et de différentes rédactions, une bourrasque s’est levée. Emportant, comme souvent, sur son passage l’essentiel pour ne laisser place qu’au cirque et au tribunal médiatique. Est-il possible de s’arrêter deux minutes et d’accepter de faire un examen de conscience ? Qu’avons-nous soulevé ? Qu’est-ce qui a été entendu ? Et qu’en reste-t-il ? Voilà les questions essentielles. Nous avons soulevé : un système. Il a été entendu : « tous des salauds ». Il en reste : le procès d’un seul homme. Autant dire : une défaite sur toute la ligne (...) Va-t-on continuer encore longtemps de faire semblant de tout mélanger ? Non, nous ne dénonçons pas « les hommes ». Nous dénonçons un système dominé par les hommes (…) Rien, pendant longtemps, n’est venu perturber ce petit monde. Ceux qui le composent en sont-ils responsables ? Après tout, les affaires étaient tenues. Et le monde tournait ainsi. Mais quel monde ? Nous y voilà. Ils ont cru que c’était LE monde. Or, il s’agissait juste de LEUR monde…Dans LEUR monde, rien n’est grave. Evidemment : il ne peut pas y avoir de victime puisqu’il n’y a pas de coupable », écrit notamment Nathalie Iannetta, qui ne veut pas voir ce thème disparaître aussi vite qu'il est sorti.