A l’occasion du Web Summit, grand-messe annuelle de l'économie numérique et des nouvelles technologies organisée cette semaine, Thierry Henry s’est exprimé sur la lutte contre les abus sur les réseaux sociaux. Le Français en a profité pour en remettre une couche sur les dirigeants des plateformes concernées.
Très apprécié pour ses analyses sur Prime Video depuis le début de la saison, Thierry Henry est peut-être le consultant le plus populaire du moment autour de la Ligue 1. Et pourtant, le jeune entraîneur actuellement sans club n’apparaît nulle part sur les réseaux sociaux. Cette absence date du 26 mars dernier, lorsque le Français avait décidé de fermer tous ses comptes pour lutter contre la haine sur Facebook, Twitter et Instagram.
Statue de Thierry Henry devant le stade d’Arsenal.https://t.co/k173Qa7XdT pic.twitter.com/Ki2P3U354A
— WhenSaturdayComes (@maximeb7) November 5, 2021
« À partir de demain, je me mettrai en retrait des réseaux sociaux jusqu'à ce que leurs décideurs soient en mesure de réglementer leurs plateformes avec la même énergie et férocité qu'ils le font dès que l'on touche aux droits d'auteurs, avait annoncé Thierry Henry. L'importance considérable du racisme, du harcèlement et de la torture mentale qui en découlent est trop toxique pour être ignorée. Il faut rendre des comptes. »
Thierry Henry avait désactivé ses comptes en mars dernier
« Il est trop simple de créer un compte et de s'en servir pour aller harceler sans aucune conséquence, tout en restant anonyme, avait-il dénoncé. Tant que ça n'aura pas changé, je désactiverai mes comptes sur toutes les plateformes sociales. J'espère que le changement se produira bientôt. » Près de sept mois plus tard, rien n’a changé. A l’image de certains footballeurs, comme en Angleterre avec Marcus Rashford et Jadon Sancho après leur échec en finale de l’Euro, ou l’Ivoirien de Crystal Palace Wilfried Zaha, beaucoup de sportifs, pour ne citer qu’eux, sont encore visés.
Ce mardi à Lisbonne, Thierry Henry a donc profité de son apparition au Web Summit, grand-messe annuelle de l'économie numérique et des nouvelles technologies, pour remettre l’accent sur cette cause. « La lutte contre la haine sur internet est quelque chose qui me tient à coeur, a insisté l’ancien attaquant d'Arsenal. Nous avons des technologies incroyables à notre disposition, et nous devrions les utiliser pour faire le bien. C'est à nous de faire en sorte que ce soit le cas et de protéger la prochaine génération de cette manière lâche et anonyme de répandre la haine sur le net. »
“We need to be together. We need to be a team to ensure we can do something.”
— Web Summit (@WebSummit) November 2, 2021
Football legend, and assistant coach to the Belgium national team, Thierry Henry taking Centre Stage with Puma’s @apetrick ⚽️#WebSummit pic.twitter.com/v4JnAkI0dM
En effet, le consultant demande aux dirigeants de ces réseaux d’agir contre leurs utilisateurs malveillants. « Les plateformes doivent être nos partenaires afin de mener une discussion sur le fond en vue d'actions concrètes, a-t-il réclamé. Certaines d'entre elles font des progrès, mais pas toutes et pas assez. Nous avons besoin de l’aide de personnes haut placées (…). Nous devons nous rassembler pour nous assurer que ces gens vont par exemple passer une loi et rendre ces plateformes plus responsables de ce qui s’y passe. Ils n’en font pas assez. Ils n’essaient pas vraiment de changer les choses. » Autant dire que Thierry Henry n’est pas prêt de rouvrir ses comptes.
D’ailleurs, lors de cet événement, le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France (51 buts en 123 sélections) a indiqué que les réseaux sociaux ne lui manquaient pas. Et qu’il n’avait pas prévu d’y revenir. Une manière de soutenir le mouvement notamment appuyé par plusieurs sportifs et clubs qui, en avril dernier, avaient eux aussi décidé de quitter ces plateformes pour lutter contre les abus des internautes, dont certains font preuve de racisme sans jamais en subir les conséquences. Le champion du monde 1998 va donc poursuivre son boycott, en espérant que son discours et sa popularité inciteront enfin les créateurs des sociétés visées à réagir.