Paraphrasant Marcellus, officier de la garde dans le Hamlet de William Shakespeare, Pascal Praud voit quelque chose de pourri dans le royaume de la FIFA et de son président indéboulonnable Sepp Blatter. Président de l’instance mondiale du football depuis 1998, le Suisse s’apprête à obtenir un nouveau mandat alors que la FIFA vit un nombre incroyable de polémiques depuis des années. Pour le journaliste d’Itélé, il est temps qu’un organisme officiel se penche sur cet état dans l’état et fasse le ménage une bonne fois pour toutes.
« Sepp Blatter prépare l’élection de 2015 et un cinquième mandat. Chez les oligarques du ballon rond, les postes sont à vie. Personne ne contrarie les desseins du Suisse puisque Jérôme Champagne est un challenger pour la galerie. Michel Platini a annoncé qu’il passait son tour. Il aime l’UEFA et les critiques sur son vote accordé au Qatar pour l’obtention de la Coupe du monde 2022 ont refroidi l’ex footballeur de la Juventus. Il y a beaucoup de coups à prendre quand vous plongez dans les eaux troubles de la Fifa. Depuis qu’il a imaginé entrer en campagne, Platini en sait quelque chose. Ce qui m’étonne toujours, c’est l’impunité dont jouit l’institution. N’existe-t-il donc aucune juridiction civile ou pénale pour s’intéresser au fonctionnement de la Fifa ? Chacun assure qu’elle est corrompue. C’est possible, mais pourquoi ne fait-elle l’objet d’aucune plainte ? La fédération anglaise dénonce qu’un vote truqué a attribué l’édition 2018 à la Russie mais a-t-elle engagé des poursuites ? Je connais la réponse à ces questions. Le bras de fer avec la Fifa est un exercice périlleux », rappelle Pascal Praud, conscient que les choses ne changeront pas si vite.