Il n’avait clairement pas besoin de cela. A trois mois de l’Euro, et alors qu’il tente de se dépêtrer de son implication dans l’affaire de la sextape de Mathieu Valbuena, Karim Benzema a vu son audition en tant que témoin dans une affaire de stupéfiants et de blanchiment d’argent apparaître ce vendredi dans les révélations du quotidien Libération.
Si le début de l’enquête date de plusieurs mois, le joueur du Real Madrid a été entendu au début de l’année 2016 par le juge au sujet notamment des agissements de la société dont il est créateur et actionnaire. Celle-ci est apparue à plusieurs reprises dans les écoutes des enquêteurs qui suivaient la piste d’un trafic de stupéfiants, et plusieurs malversations font l’objet d’un suivi judiciaire. Karim Benzema y est clairement entendu comme témoin, mais selon les précisions d’Emmanuel Fansten, le journaliste qui a dévoilé cette enquête de Libération, le buteur des Bleus voit son nom et celui de membres de son entourage proche se retrouver mêler à plusieurs malversations.
« Karim Benzema est actionnaire à 45% de BH Event’s, qui a investi dans un fonds de commerce en 2014 pour en faire un restaurant branché. Le fonds de commerce a été racheté 1,45 million d’euros, ce qui est en-deçà des prix du marché et qui est donc en soit suspect. Les vendeurs ont dit avoir versé 100 000 euros de commissions mais, selon nos informations, ce sont au moins 650 000 euros qui ont été versés en commissions diverses entre les avocats et les intermédiaires. Les enquêteurs soupçonnent d’importants dessous de table ou d’éventuelles opérations de blanchiment qui auraient pu aussi avoir été faites en marge de cette vente. C’est une vente dans laquelle Benzema s’est porté caution personnellement à hauteur de 2,5 millions d’euros. Même s’il a délégué une grande partie de ses pouvoirs à un autre protagoniste de l’affaire, son nom apparaît assez central, même si in fine il peut parfaitement être disculpé par la justice. Le juge s’intéresse au moins autant à son entourage qu’à Benzema aujourd’hui », explique tout d’abord le journaliste, qui précise ensuite pourquoi le juge a rapidement demandé à entendre Karim Benzema.
« Son nom apparaît de façon très claire dans cette affaire. Le dossier est parti d’une affaire de stupéfiants. Certaines personnes ont été mises sur écoute et les douanes, en écoutant ces personnes, sont tombées sur Karim Benzema et son entourage et une nouvelle information judiciaire a donc été ouverte. Aujourd’hui, rien ne prouve que Benzema soit lié à un trafic de stupéfiants ou à une opération de blanchiment. On peut légitimement penser que le juge Van Ruymbeke a fait entendre Karim Benzema par les enquêteurs peut-être pour l’écarter ou crever l’abcès au départ. Beaucoup de personnes de l’entourage de Benzema vont être entendues, certaines l’ont déjà été. Il y a en filigrane du blanchiment, notamment de trafic de stups, donc on peut être sur une affaire extrêmement embarrassante, notamment pour Benzema », explique ainsi, sur BFM TV, le journaliste de Libération, à propos de cette affaire dont Karim Benzema se serait bien passé.