Alain Mboma, entraîneur du Paris Football-Club est sorti de son mutisme après l’invraisemblable agression dont il a été victime avec son équipe, vendredi soir en Corse contre le Gazélec Ajaccio. Dans l’Equipe, le récit du technicien fait froid dans le dos et semble totalement surréaliste puisqu’il met gravement en cause Christophe Ettori, le directeur sportif du Gazélec, présent sur le bord du terrain alors qu’il était suspendu cinq mois.
« Après le match, on part en car. On arrive à l’hôtel. Là, je reconnais un stadier (du Gazélec) qui nous attend. Il me dit : “Dépêchez-vous de prendre vos affaires, il faut vite que vous rentriez.” Au même moment, je vois arriver en courant M. Ettori, qui nous a suivis en scooter. Du stade jusqu’à l’hôtel, il y a à peu près vingt minutes... Je m’avance vers lui. Je l’entends dire : “Il est où l’autre avec ses nattes, là, il n’est pas courageux, il ne descend pas.” Je lui demande de quoi il parle. Puis il poursuit : “Je vais l’enculer ce négro-là.” Je lui dis qu’il n’a pas à parler comme ça et qu’il s’adresse à moi, et pas à mes joueurs. Il me répond : “Toi, c’est pareil.” Là, il me met un coup de poing que j’esquive. Je lui mets un coup de pied. Il me fonce dessus. Je me retrouve au sol. Au même moment, j’entends : “Personne ne bouge, personne ne bouge.” Alors que je suis avec Ettori au sol, je reçois aussi des coups de pied par-derrière. Je ne sais pas d’où ça provient. Ça a duré quinze secondes. Je me relève. Je suis repris par mon entraîneur adjoint. La police arrive, Ettori a disparu (...) Ça s’est plus ou moins calmé quelques minutes après. On va dans le réfectoire pour dîner. Je ne comprenais pas pourquoi les joueurs et le staff étaient silencieux. Parce qu’ils ont vu leur entraîneur se faire “chamailler” ? En fait, c’était plus grave que ça. Mon adjoint et le dirigeant me disent que, lorsque j’étais au sol, ils ont voulu nous séparer, mais il y a deux gars avec des armes à la main qui ont dit : “Ne bougez pas...” Par la suite, le président du Gazélec est arrivé pour savoir ce qu’il s’était passé. Il était tout retourné. Il nous a présenté ses plus plates excuses », témoigne Alain Mboma. Interrogé sur ce sujet, la Fédération Française de Football a annoncé s’être saisie de l’affaire.