Président de l’Olympique de Marseille et à l’époque également ministre de la Ville, Bernard Tapie était évidemment à Furiani ce triste 5 mai 1992. Vingt ans après ce drame, qui a fait 18 morts et plus de 2300 blessés, l’ancien patron de l’OM avoue que ce souvenir le hante toujours et dans Aujourd’hui en France, il se souvient de cette journée comme si c’était hier.
« Ça a été terrifiant : il y avait des gens qui hurlaient, des gens qui avaient la gorge ouverte. On a ressenti une peur incroyable. En même temps, il fallait aller en dessous des décombres : j’ai sorti des hommes agonisants (…) Les journalistes ont eux aussi été extraordinaires : là, les vraies valeurs ont pris le dessus. Parmi ceux que j’ai aidés, il y avait l’un de ceux qui me détestaient le plus. J’ai entendu crier sous les gradins, je l’ai attrapé, je lui ai fait du bouche-à-bouche et un massage cardiaque en attendant que les secours arrivent… Aujourd’hui, ce type vit. Il n’y a pas longtemps, il m’a demandé s’il pouvait raconter cette histoire et je lui ai dit non. Je n’ai rien fait d’autre que mon devoir. Après, j’ai refusé la proposition pressante de la Fédération de jouer quand même la demi-finale. C’était impensable. Tous les joueurs m’ont soutenu. Quand les dirigeants bastiais m’ont appelé pour me dire qu’à quinze jours du match, ils allaient casser les tribunes, je leur ai dit : Ne faites pas les cons! On jouera au Vélodrome et les supporteurs corses viendront en ferries. Aujourd’hui, j’entends encore le bruit de la tribune qui s’effondre. Ce bruit restera dans ma tête et dans mon cœur pour le restant de mes jours », avoue Bernard Tapie, à l’heure où une journée de commémoration est prévue ce samedi à Furiani.