Les médias impliqués dans l'énorme dossier du Football Leaks ont étudié pendant des mois les 18 millions de documents transmis par une source, qui a fait l'objet elle même d'une enquête afin de connaître sa fiabilité. Et si les premières cibles ont été Cristiano Ronaldo, Jorge Mendes et José Mourinho, la France ne sera pas épargnée au long des trois semaines durant lesquelles Mediapart fera des révélations. De quoi susciter de grosses inquiétudes chez certains.
C'est Fabrice Arfi, qui est le patron du service enquêtes de Mediapart, qui le confie ce samedi. « Nous avons travaillé sept mois avec douze titres de la presse internationale, ce qui représente soixante journalistes, dont trois à temps plein pour Mediapart. Nous avons aussi huit informaticiens car il nous a fallu exploiter ces 18,6 millions de documents. C'est l'équivalent de 500 000 fois la Bible. Il s'agit de mails, de contrats, de comptes en banque (…) C'est la face noire de l'industrie du foot, dont on découvre qu'il est devenu un immense lieu de blanchiment, de compromissions financières, de corruption et de dérives en tous genres, au même titre que le pétrole, les armes. C'est le sens de ce qu'on veut montrer avec Football Leaks (…) La séparation entre les valeurs du sport et celles, cupides, de la finance n'existe pas. Nous le documentons d'une manière inédite. Des joueurs comme Ronaldo sont des exemples. Véhiculer l'idée qu'il puisse soustraire 150M dans des paradis fiscaux est une leçon de choses terrible, explique notre confrère avant de lâcher une petite bombe qui va probablement en faire trembler quelques-uns. Il y en aura pour tout le monde. La France n'est pas exclue. Il y a des joueurs français, à l'étranger comme en Ligue1. Ou des étrangers qui jouent en L1, et des clubs. »