Emmanuel Petit n’était pas au Stade de France vendredi soir, mais le champion du monde 1998 habite dans les quartiers où les terroristes ont frappé vendredi soir. Et dans les colonnes de Ouest-France, celui qui est devenu consultant pour France Télévisions ne masque pas son écoeurement et sa désolation, même s’il espère que personne ne changera ses habitudes. Pour Emmanuel Petit, la France doit continuer à vivre comme avant, même si forcément les esprits sont marqués.
« Depuis vendredi soir, plus que de la colère, j’ai de la rage, vous n’avez pas idée à quel point. J’ai envie d’en découdre, de taper… Je le dis sans fausse pudeur : j’ai beaucoup pleuré devant ma télé. Je réside tout près des lieux où se sont déroulés les événements dramatiques. Ces arrondissements forment le cercle le plus vivant de la capitale. Il fait bon vivre dans ces quartiers. On y mène une vie de titi parisien. Beaucoup d’étrangers y viennent pour cette raison pour boire un verre en terrasse, aller au théâtre ou au cabaret, dîner au restaurant. Ce sont des lieux d’échanges avec une vraie vie sociale. Il y avait déjà eu l’attentat à « Charlie Hebdo » dans le même quartier. C’est la liberté d’expression qui avait été attaquée. Cette fois, on s’est attaqué à des individus. En mettant tout le monde dans le même sac : Blacks, Blancs, Beurs, catholiques, musulmans, juifs…(…) Il faut qu’on continue à vivre. Il ne faut surtout pas rester cloîtré chez soi. La plus belle réponse à donner c’est de rester debout devant les terroristes. C’est une façon de leur dire que si l’un de nous tombe, d’autres se lèveront », explique, dans le quotidien régional, Emmanuel Petit.