Charles Biétry a révolutionné la manière de diffuser le football à la télévision, et il a longtemps été la référence pour de nombreux journalistes sportifs. Mais ce samedi, il révèle dans l'Equipe souffrir de la maladie de Charcot et avoir fait un choix afin de ne pas laisser la mort s'imposer.
Patron des sports de Canal+ au lancement de la chaîne cryptée, Charles Biétry a probablement largement contribué à sauver C+, le football et la Ligue 1 apportant le lot d’abonnés qu’il fallait pour s’en sortir à l’époque. Pendant 14 ans, le journaliste a changé la manière dont les matchs étaient diffusés et commentés, Charles Biétry est devenu une voix qui compte dans le sport français, devenant en même temps président du PSG pendant quelques mois à la demande de Canal+, qui avait racheté le club de la capitale. Passé ensuite par France Télévision, avant de participer au lancement de BeinSports, Charles Biétry, désormais âgé de 79 ans, passait tranquillement sa retraite dans sa Bretagne natale. Mais ce samedi, dans L’Equipe, CB annonce souffrir de la maladie de Charcot, une maladie neurodégénérative incurable. Désormais, l’ancien patron des sports de Canal+ se bat pour survivre, même s’il avoue avoir déjà prévu comment il veut en finir.
Charles Biétry refuse de subir les événements
Atteint de la maladie de Charcot depuis cinq ans et demi, mais diagnostiqué seulement l'été dernier, l'ancien journaliste Charles Biétry lutte grâce au sport et veut battre le « record de survie ». Mais il a aussi organisé son suicide assisté. https://t.co/ruz8qpAMI6 pic.twitter.com/FQEY11RmWf
— L'ÉQUIPE (@lequipe) April 7, 2023
Dans une interview bouleversante, Charles Biétry avoue se battre au quotidien afin que la maladie n’avance pas trop vite, même s’il reconnaît avoir de plus en plus de mal à se livrer à ses activités physiques préférées. Mais le journaliste sait que face à cela, le temps ne joue pas en sa faveur et il refuse de se laisser dicter la suite et la fin de sa vie. « On a tout organisé avec ma femme et mes enfants. Je ne veux pas être branché sur une machine pour respirer alors qu'il n'y a plus rien, plus d'avenir. Je ne veux pas souffrir et surtout faire souffrir ma famille. On a pris des dispositions pour arrêter avant d'en arriver là. Je me suis inscrit en Suisse pour le suicide assisté, tous les papiers sont signés. Je peux choisir et ma femme peut le faire à ma place si je ne suis pas en état. Cela dit, tu es obligé d'aller en Suisse avec deux membres de ta famille. J'ai du mal à assumer ce voyage... Pour le coup, c'est monter à l'échafaud et arriver là-bas, tu dois prendre toi-même le dernier cachet. Ce geste-là, c'est facile de dire "je vais le faire" quand je suis au bord de la mer à Carnac. Quand on te tend le cachet en te disant que deux minutes après, tu seras mort, ce n'est pas si simple. Mais en tout cas, tout est prêt. On peut y aller à peu près à n'importe quel stade », explique, dans le quotidien sportif, Charles Biétry, qui prend une position forte au moment où il y a un débat en France sur la fin de vie.