Au Brésil, pour une fois, le football passe au second plan. Ou presque.
Car ce sont les élections présidentielles qui ont lieu en ce moment dans ce pays d’Amérique du Sud, bien parti pour connaître un virage violent. En effet, après le premier tour, le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro est largement en tête, et a quasiment mis au tapis ses adversaires avec un discours musclé à l’encontre des minorités avec des relents homophobes et une volonté affichée de libéraliser le port d’armes. Pour mettre fin à la corruption des précédents présidents, cet ancien militaire nostalgique de la dictature a décidé de s’attaquer à la corruption et la violence, et il a réussi à séduire le monde du football brésilien. Ses opposants se font très discrets, tandis que les joueurs et même les clubs profitent du championnat pour lui montrer son soutien.
Chez les Brésiliens d’Europe, c’est aussi le cas. Si les joueurs du PSG sont plutôt discrets, Lucas Moura s’est montré cash sur les réseaux sociaux, quitte à provoquer la polémique. « Vous voulez faire quoi face aux bandits ? Il ne promeut pas la violence, il promeut la justice et que les malfrats aient peur de la police. S’il était vraiment raciste, il serait en prison », a souligné Lucas Moura, qui comme de nombreux joueurs brésiliens, est inquiet devant la flambée de violence dans le pays. A Lyon, Jair Bolsonaro possède en tout cas son petit groupe de supporters affirme L'Equipe, puisque Rafael et Marçal le soutiennent, tandis que l’épouse de Marcelo fait sa promotion sur les réseaux sociaux. Un mélange entre le football et la politique qui fait rarement bon ménage, même s’il est beaucoup plus commun au Brésil qu’en Europe, où chacun reste en général discret sur ses opinions personnelles.