Agé de 42 ans, Salim est l’un des nombreux stadiers qui a officié le vendredi 13 novembre aux portes du Stade de France lors du match France-Allemagne. Dans l’Express et sur NBC, il a raconté de quelle manière il avait croisé la route de Bilal Hafdi, un des kamikazes qui s’est fait sauter durant la première période. Salim affirme l’avoir empêché d’accéder à l’intérieur du stade de France et de causer le carnage que l’on imagine.
« Les responsables nous ont prévenus que l'on serait filmé pour préparer l'Euro 2016 (…) A 20h15, un jeune homme s’est présenté mais il n’avait pas de billet et a essayé de se faufiler avec un autre spectateur (…) Il m’a dit : "J’appelle quelqu’un pour avoir un billet". Je lui ai dit : "D’accord, mais patientez sur le côté". Il est resté au moins cinq minutes à côté de moi, à regarder comment se passait la circulation des personnes. J’ai fini par le décaler, en faisant comprendre à mon collègue qu’il fallait faire attention à lui. Là il a vu que je le surveillais, alors il s’est dispatché dans la foule », témoigne le stadier, qui une heure plus tard a entendu la première explosion, ne se doutant pas de ce qui se passait, avant qu’un deuxième kamikaze se fasse sauter avec sa bombe cinq minutes plus tard.
Une fois le chaos total passée, Salim a attendu 48 heures pour comprendre réellement ce qu’il avait évité, la PJ le convoquant. « J’ai été très surpris que des enquêteurs demandent à me voir. J'ai même eu peur qu'on me reproche d'avoir quitté mon poste le temps d'aider les blessés, explique le stadier, qui va vite comprendre qu’il était là pour essayer d’identifier les terroristes, tous morts. C’est là que j'ai reconnu le jeune homme que j'ai empêché d'entrer. »