Le troisième jour du procès du crash de l’avion d’Emiliano Sala en 2019 a permis de confirmer que le pilote du petit avion qui devait emmener l’attaquant du FC Nantes à Cardiff n’aurait jamais du avoir cette responsabilité.
Le propriétaire de l’avion avait en effet été averti à deux reprises que le pilote David Ibbotson avait commis des infractions auprès de l’aviation civile. Fay Keely, a qui appartient l’avion, avait donc clairement fait savoir à l’opérateur de l’avion de ne plus avoir recours à ce pilote. Mais David Henderson, qui gère l’utilisation de cet avion, n’en a pas tenu compte, et a promis une grosse somme au pilote pour ramener Emiliano Sala à Cardiff afin qu’il boucle son transfert.
Une manoeuvre risquée à haute vitesse
Mais dans des conditions difficiles, le pilote a tenté une manoeuvre délicate pour reprendre le contrôle de son avion. Une manoeuvre destinée à voler à vue et effectuée à trop grande vitesse. Le crash qui s’en est suivi a été fatal aux deux hommes. David Henderson a dans un premier temps plaidé coupable pour l’accusation d’avoir transporté un passage sans autorisation. Il va aussi devoir répondre à la façon dont il a délégué ce vol qu’il devait effectuer, et qu’il a donc délégué à un pilote peu recommandable. David Ibbotson n’avait en effet pas la licence de pilote commercial, n’était pas compétent pour voler de nuit et sa qualification pour ce type d’appareil avait expiré.
La proprietaire du Piper Malibu à bord duquel Sala a trouvé la mort, avait demandé à Henderson de ne plus faire appel à David Ibbotson après des alertes reçues de l’organisme de l’aviation. « Un peu plus tard, j’ai appris qu’il avait demandé à Ibbotson de transporter ma sœur » pic.twitter.com/e3FMg4i55o
— Kate Stent (@KateStent1) October 20, 2021
Des échanges SMS ont été dévoilés à la cour, avant et après le crash. Avant, le manager de l’avion avait demandé à Ibbotson de prendre en charge ce vol sans rien dire à personne pour se faire une belle somme d’argent. Après, il a prévenu tout le monde de garder le silence car une enquête allait forcément être menée, et que cela pouvait amener les autorités à découvrir la façon dont il travaillait. Des révélations qui ont glacé la cour, pour qui seul l’intérêt financier prévalait, au détriment des qualifications et des règles de sécurité de base. Le procès doit durer encore dix jours.