L’élimination du Sénégal de la course à la Coupe du monde 2010 a ouvert une guerre des mots entre les joueurs.
Depuis la débâcle de la dernière Coupe d’Afrique 2008, où le Sénégal a été éliminé au premier tour, des clans se sont formés au sein des Lions de la Teranga. Pour le match décisif face à la Guinée, le sélectionneur Lamine N’Diaye s’est même passé de deux valeurs sures (le Bordelais Diawara et le Marseilais Niang) sous la pression d’El-Hadji Diouf. Résultat, un match nul éliminatoire et une colère énorme des supporteurs. « Je suis un leader, je le dis et je le répète. Si le coach les avait appelés, moi, je ne serais pas venu », avait asssumé l’attaquant de Sunderland, très écouté au Sénégal depuis le quart de finale de la Coupe du monde 2002. « C’est juste qu’on ne boxe pas dans la même catégorie. Nous avons emmené l’équipe nationale très loin. Eux n’ont qu’à prouver ce qu’ils savent faire », a ajouté Diouf, remonté contre Souleymane Diawara. Le défenseur bordelais avait directement attaqué l’ancien ballon d’or africain la veille. « Ils se prennent pour des stars, alors qu’ils ne sont rien du tout. Particulièrement Diouf et Camara, ils pensent être Drogba et Eto’o. Je ne sais pas pour qui ils se prennent. Au lieu de jouer au football, ils sont là à dire : Diawara et Niang ne sont pas des patriotes. Il faut critiquer quand on sait jouer au football », avait lancé Diawara dans le Quotidien.
Des attaques personnelles auxquelles El-Hadji Diouf a également répondu sans concession. « Je n’ai rien à envier à Drogba et Eto’o. Ils ont la bénédiction de leur peuple et moi aussi j’ai la bénédiction de mon peuple. Avec Samuel Eto’o, je fais partie de la classe A de Puma. Je fais partie des 100 meilleurs joueurs du siècle. Diawara peut dire ce qu’il veut, il n’est rien. Il n’a pas été appelé par le coach », a rappelé Diouf dans l’Observateur. Désormais en quête d’un nouveau sélectionneur, le Sénégal n’a plus qu’un souhait. Trouver « un entraîneur qui a du caractère et n’écoutera pas les gens, quitte à ce qu’il soit étranger » reconnait même Diouf.
Guillaume Comte
