Accusée par le Sunday Times d’avoir joué un grand rôle dans l’attribution du Mondial 2022 au Qatar en échange d’enveloppes remplies de dollars et de nombreux cadeaux, la Confédération Africaine de Football (CAF) s’est fermement défendue ce lundi, en démontant un par un les arguments du journal anglais. Président de la CAF, Issa Hayatou affirme que le journaliste en charge de cette enquête ne lui a pas réellement laissé l’occasion de s’exprimer sur le sujet et il a décidé de répondre sur le site de la Confédération.
« Je n’ai jamais reçu de M. Bin Hammam, de l’Emir du Qatar ou de tout membre de la candidature Qatari de gratifications financières afin de soutenir la candidature Qatar 2022. Contrairement aux affirmations du Sunday Times dans le mail qui m’a été envoyé, selon lesquelles j’ai été choyé au Qatar, en recevant notamment des «cadeaux de valeurs» de la part de M. Bin Hammam à Doha en décembre 2009. Je tiens à indiquer que je ne me suis jamais rendue à une invitation de M. Bin Hammam ni à Doha, ni à Kuala Lumpur. Le « Sunday Times » affirme que j’ai reçu de la part de M. Bin Hammam juste avant le 02 décembre 2010, soixante (60) billets pour la Coupe du Monde. Mais de quelle Coupe du Monde s’agit-il ? Celle de 2010 ou celle de 2014 ? En tant que Président de la Commission d’organisation de la Coupe du Monde 2010 et actuel vice-président de la FIFA, ai-je besoin qu’on m’offre des billets pour la Coupe du Monde ? Ne suis-je pas fondé de ma position à en recevoir de droit ? », fait notamment remarquer Issa Hayatou, qui démonte également une par une les accusations sur de prétendus cadeaux faits par Mohamed Bin Hamman pour inciter les pays africains à voter pour le Qatar.
Et le patron de la Confédération Africaine de Football de faire remarquer que ce ne sont pas les fédérations qui votent, contrairement à ce que dit le journal anglais. « Je n’ai aucune connaissance de ces paiements et le système de vote en vigueur pour déterminer les pays organisateurs des compétitions de la FIFA n’inclut pas les fédérations. Seuls les membres du Comité Exécutif sont des votants. Le vote est secret et je me garderais bien de révéler à un média le mien. Comme indiqué je ne suis pas au courant des paiements auxquels vous faites allusion. En plus d’un quart de siècle de hautes fonctions dans les instances sportives mondiales, je mets quiconque au défi d’apporter la preuve de ce que mon vote a été subordonné à la réception d’une quelconque faveur », prévient Issa Hayatou, qui se réserve le droit d’attaquer en justice le Sunday Times.