C’est ce vendredi que la FIFA doit élire son président, et Sepp Blatter semble plus que jamais le grand favori pour se succéder à lui même. Patron de l’instance mondiale du football depuis 1998, le dirigeant suisse de la FIFA doit cependant composer avec un adversaire, le Prince Ali, désormais officiellement soutenu par Michel Platini. Dans l’Equipe, le président de l’UEFA confie sa désolation devant le comportement de Sepp Blatter qui par intérêt personnel a décidé de continuer à vouloir diriger la FIFA, malgré ses promesses passées.
« Je n’ai pas le droit de vote dans cette élection, mais je soutiens, à titre personnel, le Prince Ali. J’ai l’intime conviction qu’Ali, que je connais en personne depuis des années, pourrait faire un grand président de la FIFA. Il a toutes les qualités pour, explique Michel Platini avant de vider son sac par rapport à Sepp Blatter dont il estime qu'il a menti sur ses réelles intentions et mène un combat uniquement personnel. Je suis avant tout déçu pour les fédérations européennes, à qui j'avais demandé de supporter Sepp en 2011, sur la base d'une promesse qu'il avait faite. C'était d'ailleurs plus qu'une promesse, c'était un véritable engagement. Il nous avait demandé, les yeux dans les yeux, de le soutenir pour ce qui serait son dernier mandat. Et aujourd'hui, c'est reparti pour un tour, comme si de rien n'était. Je suis peut-être trop naïf, trop sensible ou trop idéaliste, mais j'ai la désagréable impression de m'être engagé personnellement sur la base d'un mensonge et, donc, indirectement et sans le savoir, d'avoir menti à mes fédérations membres (…) Il ne faut pas se mentir. Nous savons tous qu'il ne reste pas parce qu'il n'a pas fini sa mission ou parce qu'il a encore de grands projets pour la FIFA. Après quarante ans à la tête d'une institution, ce discours ne peut pas être crédible. Non, il a simplement peur du lendemain, car il a consacré sa vie à la FIFA, à tel point qu'il s'identifie aujourd'hui complètement à elle. Je comprends la peur du vide qui doit l'habiter, c'est humain. Mais s'il aime vraiment la FIFA, il devrait penser à elle avant de penser à lui. Et tant qu'il restera en place, qu'il le veuille ou non, que ce soit juste ou pas, la FIFA aura un déficit de crédibilité, d'image et donc d'autorité. »
En attendant, l’actuel président de la FIFA est le grandissime favori pour cette élection dans laquelle le Prince Ali, membre de la famille royale jordanienne, président de la fédération de football de ce pays, mais également membre du comité exécutif et vice-président de la FIFA, sera son unique opposant dans une bataille qui semble jouée d'avance.