Michel Platini a toujours été hostile à l'intégration de la vidéo dans le football. Mais après l'annonce d'un test pour l'arbitrage vidéo, le dirigeant français a quelque peu retourné sa veste... ou pas.
Ce samedi, une annonce révolutionnaire a été lancée après la première réunion du Board de la FIFA sous l'ère Infantino : l'arbitrage vidéo va être testé pendant deux ans à partir de la saison prochaine ! Ce test grandeur nature restera cependant limité puisque l'arbitre pourra faire appel à ce nouvel outil pour savoir si le ballon a franchi la ligne, si un penalty ou un carton rouge est justifié et pour savoir quel joueur a commis la faute.
Après un séjour sur les bords de la Méditerranée, Michel Platini, suspendu six ans de toute activité liée au football, a dévoilé son sentiment sur les décisions prises en matière de tests vidéo. Pour lui, la vidéo fait du chemin, mais il n'a pas hésité à dire qu'il aurait lancé les mêmes tests s'il avait été élu président de la FIFA : « Si j'avais été président de la FIFA, j'aurais fait ces tests. Mais il ne faut pas tuer le jeu pour une erreur d'arbitrage de temps en temps... Le football est beau car ce jeu est beau. Pas parce que l'arbitre prend, ou pas, la bonne décision. Le football est aimé dans le monde entier pour sa fluidité, parce que c'est un jeu qui ne s'arrête pas. Je ne veux pas que l'on fasse du tort au football », a-t-il avoué sur L'Équipe.
La vidéo, « c'est une mauvaise chose »
Mais le président de l'UEFA reste cependant hostile à l'introduction de la vidéo. « J'estime que c'est une mauvaise chose. Maintenant, si les tests montrent que c'est une bonne chose, pourquoi pas. Je pense que ce n'est pas bien et que cela ne marchera pas. Sur la vidéo, ils vont faire des tests, qui vont montrer que c'est compliqué. Mais c'est bien de faire des tests, comme ça les gens pourront se faire un avis et arrêter de parler pour ne rien dire. Et on pourra s'engueuler sur les tests. Si on me prouve le contraire, tant mieux. Mais il ne faut pas que le business des sociétés qui travaillent sur la vidéo l'emporte. Il y a beaucoup de lobbying dans ce domaine. Et beaucoup d'intérêts derrière tout ça. Certains préparent ça depuis longtemps », a lancé Platoche, qui espère juste que la vidéo ne dénaturera pas et ne cassera pas le jeu, l'essence même du football.